Sagot :
La question des inégalités se trouve au centre des débats économiques et sociaux. Elle l’était avant la crise, elle l’est restée pendant la crise, elle le demeurera après la crise. On pourrait dire que cette question domine la période dans le champ économique et social.
La concomitance de l’actualité de cette question et de la crise ne démontre cependant rien en elle-même. Elle ne prouve ni que la crise financière et la récession de 2008-2009 ont résulté, au moins partiellement, des caractéristiques très particulières de la répartition des revenus pendant la période qui les a précédées, ni qu’elles vont influencer cette répartition des revenus dans la période à venir.
Charpin (2009) avait écrit que « les tensions sur le partage des revenus ont accompagné la crise financière tout au long de son déroulement ». Il se fondait d’abord sur les liens entre les crédits subprimes et la stagnation des salaires des couches populaires et de la classe moyenne aux États-Unis, ensuite sur les excès des revenus des financiers et enfin sur les fluctuations des prix des actifs.
Aujourd’hui, sur la répartition des revenus comme sur beaucoup d’autres sujets, la crise n’a pas changé grand-chose aux tendances antérieures, que l’on rappellera tout d’abord. En revanche, on comprend mieux les interactions de ces tendances et des mécanismes de la crise, que l’on analysera ensuite. Enfin, on s’interrogera sur les moyens d’éviter le simple retour aux tendances antérieures avec ce qu’un tel retour peut avoir de rassurant, mais aussi d’attristant.
Bonne soirée !