Sagot :
Bonjour,
Le féminisme peut apparaître aujourd'hui comme étant un mouvement politique qui tend à un renouveau de la société en balayant les images archaïques sur laquelle elle se base. Cependant il ne faut pas négliger les effets néfastes qu'il peut engendrer. Toute évolution ne peut se faire sans créer une sélection ou l'apparition de nouvelles positions sociales. En effet si le féminisme contribue à revaloriser l'image de la femme par rapport à l'homme, il participe aussi à marginaliser un certain nombre de femmes qui n'embrassent pas l'idéologie féministe ou qui ne disposent pas des outils intellectuels pour s'émanciper dans la société et aspirer à une activité professionnelle prestigieuse. Cette quête de liberté qui reste assez subjective sur le fond donc ne traite pas leur intérêt dans la pluralité de ces traductions, et ne soustrait pas entièrement les formes de dominations auxquelles sont assujetties les femmes car si elles « échappent » à l'autorité du père de famille elles finissent par être happé par l'autorité du patron et le problème du sexisme ambiant qui ne semble pas se résoudre dans les entreprises. Le féminisme peut dans ce cas apparaître comme une navette de transfère de domination et non comme un moyen de s'en débarrasser.
De même, les revendications en rapport avec la liberté de travailler pour les femmes aujourd'hui n'a plus véritablement de sens puisque les crises et les nécessités économiques qui marquent notre époque ont poussé le monde à dépasser la pénalisation de l'image de la femme qui travaille et ont contribuer à rendre le travail des femmes quasiment obligatoire, transformant le droit à travailler en obligation et devoir de travailler, ce qui ne constitue plus une liberté. La quête de liberté devient alors une mise en place d'alternatives pour l'intérêt général, homme compris dans la mesure où cela s'inscrit parfaitement dans le système capitaliste qui régit nos sociétés.
Le féminisme doit être compris dans la pluralité de ses actions, de ses négociations qui varient en fonction du contexte politique, et par sa motivation à s'opposer à l'ordre social. Les résultats de ses revendications se construisent lentement avec beaucoup de fragilité du fait de la remise en question d'une socialisation qui puise sa force dans le temps et par son caractère ancré dans les consciences. Mais ces mêmes revendications sont paradoxalement développées par la défense d'une cause portée par des ressources spécifiques et par le renouvellement de son répertoire d'action. Une tendance se dégage de ces modalités d'action qui est liée à l'institutionnalisation de ces dernières notamment dans le monde du travail en rendant nécessaire le travail de la femme. Par ailleurs il faudrait étudier le féminisme à travers ses acteurs pour déterminer la véritable nature de ses protestations et éventuellement évaluer leurs évolutions à venir quant à l'identité du féminisme