Hey tout le monde, pourrais-tu m'aider s'il vous plaît ? C'est à rendre pour ce soir . Mercii :)

Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L'éclairage s'est modifié sur la scène. C'est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort.
Antigone entr'ouvre la porte et rentre de l'extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.

LA NOURRICE __ D'où viens-tu ?

ANTIGONE __ De me promener, nourrice. C'était beau. Tout était gris. Maintenant, tu ne peux pas savoir, tout est déjà rose, jaune, vert. C'est devenu une carte postale. Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer.

LA NOURRICE __ Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit !

ANTIGONE __ Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes.

LA NOURRICE __ Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebâillée.

ANTIGONE __ Dans les champs, c'était tout mouillée, et cela attendait. Tout attendait. Je faisais un bruit énorme toute seule sur la route et j'étais gênée parce que je savais bien que ce n'était pas moi qu'on attendait. Alors j'ai enlevé mes sandales et je me suis glissée dans la campagne sans qu'elle s'en aperçoive...

LA NOURRICE __ Il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit.

ANTIGONE __ Je ne me recoucherai pas ce matin

LA NOURRICE __ A quatre heures ! Il n'était pas quatre heures ! Je me lève pour voir si elle n'était pas découverte. Je trouve son lit froid et personne dedans.

ANTIGONE __ Tu crois que si on se levait comme ça tous les matins, ce serait tous les matins aussi beau, nourrice, d'être la première fille dehors ?

LA NOURRICE __ La nuit ! C'était la nuit ! Et tu veux me faire croire que tu as été te promener, menteuse ! D'où viens-tu ?

ANTIGONE, a un étrange sourire. __ C'est vrai, c'était encore la nuit. Et il n'y avait que moi dans toute la campagne à penser que c'était le matin. C'est merveilleux, nourrice. J'ai cru au jour la première aujourd'hui.

LA NOURRICE __ Fais la folle ! Fais la folle ! Je la connais, la chanson. J'ai été fille avant toi. Et pas commode non plus, mais dure tête comme toi, non. D'où viens-tu, mauvaise ?

ANTIGONE, soudain grave. __ Non. Pas mauvaise.

LA NOURRICE __ Tu avais un rendez-vous, hein ? Dis non, peut-être.

ANTIGONE, doucement. __ Oui. J'avais un rendez-vous.

LA NOURRICE __ Tu as un amoureux ?

ANTIGONE, étrangement, après un silence. __ Oui, nourrice, oui, le pauvre. J'ai un amoureux.

LA NOURRICE, éclate. __ Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! Donnez-vous du mal ; donnez-vous du mal pour les élever ! Elles sont toutes les mêmes ! Tu n'étais pourtant pas comme les autres, toi, à t'attifer toujours devant la glace, à te mettre du rouge aux lèvres, à chercher à ce qu'on te remarque. Combien de fois je me suis dit : « Mon Dieu, cette petite, elle n'est pas assez coquette ! Toujours avec la même robe, et mal peignée. Les garçons ne verront qu'Ismène avec ses bouclettes et ses rubans et ils me la laisseront sur les bras ». Hé bien, tu vois, tu étais comme ta sœur, et pire encore, hypocrite ! Qui est-ce ? Un voyou, hein, peut-être? Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille : « Voilà, c'est lui que j'aime, je veux l'épouser ». C'est ça, hein, c'est ça ? Réponds donc, fanfaronne !

ANTIGONE, a encore un sourire imperceptible. __ Oui, nourrice.

LA NOURRICE __ Et elle dit oui ! Miséricorde ! Je l'ai eue toute gamine ; j'ai promis à sa pauvre mère que j'en ferais une honnête fille, et voilà ! Mais ça ne va pas se passer comme ça, ma petite. Je ne suis que ta nourrice, et tu me traites comme une vieille bête ; bon ! mais ton oncle, ton oncle Créon saura. je te le promets !

ANTIGONE, soudain un peu lasse __ Oui, nourrice, mon oncle Créon saura. Laisse-moi, maintenant.

A quel moment la scène se passe-t-elle ?
Quels sont les sentiments exprimés par la nourrice ? Pourquoi ?
a) Que comprend le lecteur de son “ rendez-vous nocturne” ?
b) Que comprend la nourrice ?
c) Quel est l’effet produit par ce décalage ?
“Créon saura” (l.56) : quel sens la nourrice donne-t-elle à cette affirmation ? Et Antigone ?
Relisez les lignes 15 à 24: quel rapport Antigone semble-t-elle entretenir avec la nature ? Pour répondre, observez les verbes employés, les répétitions, l'emploi des pronoms.
a) Quels sont, dans les lignes 5 à 15, les termes qui associent Antigone à l'ombre ?
b) Quel sens donnez-vous à cette association ?
Comparez la manière de parler de la nourrice et celle d'Antigone, en particulier le niveau de langue employé : que constatez-vous ?
Quelle image vous faites-vous d'Antigone à l'issue de cette scène , Développez votre réponse en vous appuyant sur votre travail.












Sagot :

Réponse :

La scène se passe à 4h du matin.

Elle est surprise car c' est l' aube et Antigone est déja sortie de la maison.

a) qu' elle a voulu profiter du calme matinal et du paysage pour se promener

b) qu' elle avait un rendez-vous amoureux

c) C' est un quiproquo.

"Créon saura" : la nourrice menace de le dire à Créon

Antigone confirme que qon oncle saura.

Antigone semble proche de la nature et la décrit comme "un monde sans couleur".

*répétition de "jardin", les verbes sont à l' imparfait et au passé composé,  répétition du pronom "elle" pour désigner la nature

a) "gris", "le monde sans couleur", "noir"

b) secret caché

Explications :