bonjour, j’ai des questions faire et je ne sais pas quoi répondre ‍♀️. c’est sur le livre « L’île des esclaves » de Marivaux
1) Donnez le sens premier des mots « île » et « esclaves. À quelles connotations renvoient-ils respectivement ? Ces deux mots vous semblent-ils compatibles ?
2) Les décors choisis par Éric Massé et Irène Brooks sont-ils inspirés de l’époque de Marivaux? Les effets recherchés sont-ils les mêmes?
3) d’après ces documents, la pièce de Marivaux a t elle encore un sens aujourd’hui ? pourquoi ?
lien de la vidéo pour la question 2 : https://youtu.be/O23hfMyOREY
Merci d’avance !


Sagot :

Explications:

I PRÉSENTATION DE LA PIÈCE

1) Résumé - la fable

Deux maîtres, Iphicrate et Euphrosine échouent après un naufrage dans une île gouvernée par des esclaves

fugitifs. Les lois de cette nouvelle république imposent aux esclaves de devenir maîtres et aux maîtres de

devenir esclaves dans un but de rééducation de ces derniers.

Trivelin, responsable de l’île et garant de ses lois, explique le processus de rééducation des naufragés.

Les maîtres vont perdre leurs noms et leurs habits qu’ils doivent céder à leur valet et servante, Arlequin et

Cléanthis.

Ils devront écouter le portrait cruel que feront d’eux leurs serviteurs et reconnaître sa véracité. Trivelin se

retire.

L’épreuve des maîtres atteindra son paroxysme lorsque Arlequin et Cléanthis, emballés par leur nouvel état,

projetteront un double mariage : le valet avec la maîtresse et la servante avec le maître.

Euphrosine bouleverse Arlequin par ses pleurs et son discours émouvant.

Les serviteurs pardonnent à leurs maîtres. Les maîtres affranchissent leurs esclaves.

Trivelin réapparaît pour consacrer cette humanité retrouvée de part et d’autre.

2) Le contexte culturel et idéologique : L’île des esclaves et les Lumières

L’Île des Esclaves s’inscrit dans une double lignée :

- Celle des textes utopiques d’abord qui choisissent souvent l’île comme lieu d’expérimentation de leurs

idées de réformes sociales (Marivaux, Télémaque travesti, 1714 ; Defoe, Robinson Crusoé, 1719 ; Swift

publiera ses Voyages de Gulliver en 1726).

- Celle des œuvres morales qui s’attachent à présenter des considérations édifiantes et philosophiques dans

des fictions moralisatrices (Rappelons la vogue des récits de voyages authentiques ou fictifs au XVIIIème

siècle, on peut citer Le supplément du voyage de Bougainville de Diderot).

L’époque est à la contestation, la société est en pleine mutation. La classe bourgeoise s’enrichit, a plus

d’employés et de domestiques que les nobles ; elle accède à la culture ; les philosophes des Lumières

réfléchissent aux fondements de la société, essaiment leurs idées nouvelles et contestataires. Les salons

se multiplient (Marivaux fréquente ceux de Madame de Tessin et de Madame Lambert) et sont des lieux de

réflexions, d’échanges et de remise en cause.

Émergent le problème des colonies, celui de l’esclavage, est ranimé le mythe du bon sauvage, naissent les

idées d’affranchissement des dogmes religieux et moraux, celle de l’épanouissement de l’individu...y