Sagot :
Réponse :
Comme Baudelaire, je suis un promeneur solitaire et j'aime flâner le soir quand les lumières s'allument. Pas voyeur mais plein d'imagination, je construis des romans à partir d'une fenêtre éclairée par la lampe. Une surtout m'intrigue. Elle s'allume tous le soirs à la même heure : 19 h. Je l'aperçois au bout d'une allée fermée par une barrière en bois blanc. Le rideau alors se lève, un brise-bise en dentelle et je vois apparaître à bonne distance, un buste penché sur quelque chose. Un buste d'homme je crois puisque la tête porte une sorte de chapeau informe et le buste disparaît dans un sarrau bleu. La lampe ne permet de deviner que le buste et le bras qui bouge, s'arrête, semble se terminer par une main qui tient un pinceau. Serait-ce un peintre ? Ma curiosité est piquée. Il faut que je me renseigne. Un de mes amis, installé dans le village depuis longtemps savait : oui, il s'agit bien d'un peintre mais ce que j'ignorais, c'est qu'il était célèbre mais retiré depuis l'échec de sa dernière exposition. et acharnement à continuer à peindre tous es soirs devait avoir une explication. Je sonnai un soir avec l'appréhension d'un débutant devant son maître. Une servante vient ouvrir. J'expliquai la raison de ma visite. On me dit de revenir le lendemain vers 10 h. J'eus un accueil charmant et fus reçu dans l'atelier dont la fenêtre était ouverte. le peintre m'expliqua sa démarche : toute la journée, il observait le jardin à la lumière du jour et le soir, de mémoire, il s'obligeait à retrouver ses impressions. Une toile séchait dans un coin. Il me l'offrit, content de recevoir enfin une visite. La peinture est accrochée au dessus de mon bureau. Elle est signée : Pissarro.
Explications :