Sagot :
Explications :
Le monde depuis le tournant des années 1990 vient clore le thème annuel. Chronologiquement, il se
situe à la fin de la période envisagée durant l’année de terminale ; historiquement, la fin des années
1990 termine le « court XXe
siècle » et ouvre une phase complexe de l’histoire du monde, marquée par
des bouleversements nombreux, profonds et rapides. En liaison avec l’introduction du thème annuel, on
abordera successivement l’organisation du monde à la fin de la guerre froide, les différentes tentatives
de refondation d’un ordre mondial, l’état du monde actuel.
LES SITUATIONS
Pour ces deux situations se pose la question de l’échelle à laquelle elles seront abordées : celle de
l’événement stricto sensu ou une échelle plus large, celle de l’événement et de ses effets à plus ou
moins long terme. On pourra également évoquer leur historicité et leur traitement mémoriel. Enfin, le
professeur pourra interroger les représentations de ces deux évènements et leurs différentes
temporalités (le « présent » de l’événement, sa remémoration voire sa commémoration, le « présent »
des élèves).
La chute du mur de Berlin
L’érection du mur de Berlin en 1961 comme sa chute en novembre 1989 revêtent plusieurs
dimensions : celle de Berlin : ville « coupée » en deux qui retrouve son unité ; celle de l’Allemagne :
pays divisé à la suite de la Seconde guerre mondiale, enjeu de la guerre froide, dont la réunification n’a
pas été aussi « naturelle » que cela (débats sur la ligne Oder - Neisse, sur le rythme à suivre pour la
réunification, négociations puis traité 2 + 4) ; celle de l’Europe (poids de l’Allemagne réunifiée dans la
communauté européenne, rattrapage économique de l’ex-Allemagne de l’Est) ; celle d’un monde en
transition : la chute du mur de Berlin s’inscrit dans un mouvement plus large d’émancipation des pays
du bloc communiste et d’effondrement du modèle soviétique.
Le 11 septembre 2001
Cette situation est d’abord l’évocation d’un événement dramatique, spectaculaire, vécu quasiment en
direct par toutes les télévisions du monde. Trois dimensions sont à prendre en compte. Une dimension
géopolitique : les États-Unis sont attaqués au cœur de leur territoire, par un ennemi qui n’est pas un
État, mais un réseau terroriste. Ces événements inaugurent une nouvelle forme d’agression fondée sur
sa violence et son caractère aveugle. L’administration américaine riposte en déclenchant la « guerre
contre le terrorisme » (Afghanistan 2001, Irak 2003). Une dimension symbolique : ce sont les lieux du
pouvoir étatsunien qui sont visés par Al-Qaïda : économique, commercial et financier avec le World
Trade Center ; politique avec la Maison Blanche (attentat avorté par la révolte des passagers du vol UA
93) ; militaire avec le Pentagone. Une dimension médiatique : la diffusion planétaire de l’événement, la
force des images transmises en direct et regardées en temps réel par des millions de téléspectateurs,
ont eu un formidable effet amplificateur. On pourra interroger l’instrumentalisation des médias par les
acteurs de l’événement, le rapport des médias à l’événement, la place donnée au spectateur et au
témoin de l’événement.
Plusieurs échelles spatiales sont envisageables. La ville de New York, en travaillant sur sa dimension
mégalopolitaine (New York, ville mondiale, concentrant des lieux du pouvoir politique, diplomatique,
économique, financier…) ; les États-Unis, en rappelant les différents lieux visés ou frappés par AlQaïda, en montrant le traumatisme provoqué dans la population américaine par les attentats ; le monde
occidental, à travers les expressions de solidarité avec le peuple américain, mais aussi sous une
pression terroriste constante (attentats de Madrid, de Londres…) ; le monde arabo-musulman, où les
contrastes entre les réactions officielles et les manifestations de liesse populaire furent particulièrement
signifiants ; le monde entraîné dans la guerre contre le terrorisme, menée par l’administration
américaine et l’OTAN avec ou sans l’aval de l’ONU, soutenue par d’imposantes coalitions à géométrie