bjr
Les arrestations avaient invariablement lieu la nuit. Il y avait le brusque
sursaut du réveil, la main rude qui secoue l’épaule, les lumières qui éblouissent, le cercle de visages durs autour du lit.
Dans la grande majorité (enlever le e) des cas, il n’y avait pas de procès, pas de déclaration d’arrestation. Des gens disparaissaient, simplement, toujours pendant la nuit.
Leurs noms étaient supprimés des registres, tout souvenir de leurs actes était effacé, leur existence était niée, puis oubliée.
Ils étaient abolis, rendus au néant. Vaporisés, comme on disait.