Sagot :
Réponse :
Selon les mots de Frontex, l’agence basée à Varsovie qui coordonne le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne (UE), le navire ayant fait naufrage jeudi 3 octobre à Lampedusa avait emprunté « l’itinéraire de la Méditerranée centrale ». Entre janvier et septembre, près de 31 500 migrants ont suivi ce trajet reliant les côtes libyennes et égyptiennes à la Sicile et à Malte. C’est l’itinéraire le plus fréquenté par les clandestins partant d’Afrique pour gagner l’Europe.
À côté, la « route de l’Afrique de l’Ouest », vers les îles espagnoles des Canaries, est presque déserte. Frontex y a recensé moins de 200 clandestins en 2012. « En 2006, les Canaries étaient le premier point d’entrée des clandestins en Europe », rappelle pourtant Izabella Cooper, porte-parole de Frontex.
Déplacement des flux vers l’Est
Les trajets entre l’Afrique et l’eldorado européen se sont déplacés vers l’Est du Vieux Continent. L’une des explications à cette translation se trouve en Espagne : face à une augmentation des départs de clandestins sur des « pateras », des bateaux de fortune, à destination des côtes ibériques, Madrid a intensifié la coopération avec Rabat pour contrôler les frontières.
De tels accords « bilatéraux » avec les pays d’origine constituent l’une des solutions utilisées par les États membres de l’UE pour se prémunir, dans l’immédiat, d’arrivées sur leur territoire. Ainsi, en 2008, l’Italie avait-elle conclu avec la Libye un épais traité d’amitié, dont une des clauses permettait à Rome de renvoyer les migrants à Tripoli, sans considération du traitement souvent inhumain qu’ils risquaient fort de se voir infliger.
L’effet fut radical : de 40 000 en 2008, le nombre de migrants sur « l’itinéraire de la Méditerranée centrale » était passé à 11 000 en 2009 et 1 650 en 2010. Puis les révolutions arabes et la chute de Kadhafi ont inversé la tendance, faisant passer à 65 000 le nombre de migrants sur cette route.
Les fluctuations des arrivées en Europe sont un calque implacable de la situation géopolitique à ses portes. Cette année accuse une forte augmentation du nombre de migrants sur « l’itinéraire de la Méditerranée centrale », passés de 10 000 en 2012 à 31 500 rien que pour la période allant de janvier à septembre.
Les conditions climatiques, durant cet été et en ce début d’automne, sont propices à la traversée. Mais aussi, les réfugiés syriens sont de plus en plus nombreux à passer par l’Égypte pour rejoindre l’Europe via la Méditerranée (6 000 depuis janvier). Les itinéraires les plus empruntés par ces derniers restent cependant la Bulgarie et la Grèce.
https://www.la-croix.com/Actualite/Europe/Comment-l-Europe-cherche-a-controler-ses-frontieres-2013-10-03-1032434
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