Selon vous, les mythes ont ils nécessairement une signification symbolique ?

Sagot :

Réponse :

Explications :Le terme «mythe» vient du grec «mythos» qui signifie «fable», «conte», «histoire», mais en vint finalement à décrire ce qui ne peut effectivement exister. Les premiers philosophes grecs critiquèrent ainsi la pensée “mythique” en les considérant comme de pures inventions sans fondement. Ils tentèrent à la place du «mythos» de proposer le «logos», autre forme de discours, mais qui s’appuie sur la raison: raison humaine et raison du monde. De ce fait, pendant longtemps, le terme “mythe” fut entièrement déconsidéré. Ce n’est qu’avec l’essor de l’ethnologie, de l’histoire des religions et de la psychologie, il y a moins de 80 ans, que la notion de mythe fut remise au goût du jour et sa signification mieux comprise, notamment avec les travaux de Levy-Strauss et de Mircea Eliade. Enfin, il revint à la psychanalyse de faire le rapprochement entre la structure des mythes et celle de l’inconscient. Depuis, l’étude des mythes occupe une place centrale en anthropologie, et certains linguistes, tels que Roland Barthes, n’ont pas hésité à analyser certaines constructions sociales à partir de ce point de vue (cf Les Mythologies de R. Barthes).

Fondamentalement, le mythe, pour celui qui le vit, est une «histoire de la Réalité», d’une réalité qui va au-delà de notre réalité quotidienne. Il s’agit généralement d’un discours sur des évènements qui se sont passés bien avant toute histoire (le premier mot de la Bible est Bereshit, “in principio”, “au commencement avant que le temps n’existe”, des pages et des pages ont porté sur son interprétation). Ces évènements rapportent comment quelque chose vient à être: l’univers, l’homme, une espèce animale, une institution sociale ou un rite. Les mythes sont donc toujours relatifs à une création — ou une re-création — et précisent à la fois pourquoi et comment les choses sont ce qu’elles sont. C’est d’ailleurs en ce sens qu’elles parlent du réel: chacun peut voir ce que nous sommes et donc (dans une sorte de raisonnement para-logique) se sentir concerné par le bien fondé d’un mythe. Les mythes parlent d’être surnaturels, de Dieux ou d’êtres surnaturels: les Titans, les Géants ou Adam et Eve sont des représentants caractéristiques de mythes de création.

Mais les mythes ne font pas que décrire les origines du monde et des choses: ils relatent aussi des histoires exemplaires pour chacun. Ce sont des modèles pour les activités humaines «nous devons faire ce que les Dieux firent avant le début des temps» précise un texte Brahmique. Comme le précise M. Eliade dans “Aspects du mythe”«Les mythes relatent non seulement l’origine du monde, des animaux, des plantes et de l’homme, mais aussi tous les évènements primordiaux à la suite desquels l’homme est devenu ce qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire un être mortel, sexué, organisé en société, obligé de travailler pour vivre, et travaillant selon certaines règles. Si le Monde existe, si l’homme existe, c’est parce que les Etres Surnaturels ont déployé une activité créatrice aux “commencements”».

Par exemple, dans des cultures tribales de pêcheurs, il existe généralement des mythes qui racontent comment un être surnaturel (un Dieu, un Héros), pêcha le premier poisson, et comment il appris aux anciens de cette culture à pêcher eux-mêmes. Depuis, chaque pêcheur, en pratiquant son art, recrée en fait le monde, relie son geste à celui de ses ancêtres, et donne un sens au monde. L’acte de pêche est ainsi relié, par delà l’histoire et la technique elle-même au monde des Dieux, et donc à la réalité ultime.

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