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Bonjour, je suis en 1ère et j'ai un devoir maison en humanité ultra important mais le soucis est que je n'y arrive pas et j'aurait besoin de votre aides, c'est le début du travaille continu et je veux vraiment y arriver.

Merci d'avance à tout ceux qui le font je vous adores,

-Charlène

Bonjour Je Suis En 1ère Et Jai Un Devoir Maison En Humanité Ultra Important Mais Le Soucis Est Que Je Ny Arrive Pas Et Jaurait Besoin De Votre Aides Cest Le Déb class=

Sagot :

Réponse :Marx n'était pas marxiste. Aragon n'était pas aragoniste. Moi non plus. Je n'aime pas les dévots. Parce que je l'ai été, peut-être... Un croyant... Ce mot dans Théâtre-Roman : "Il y a dans le verbe croire quelque chose de la croix, une amorce de cruauté"... Aragon m'a aidé à lire, à écrire, à vivre. En définitive, j'ai traqué dans cette œuvre et dans cette vie le cheminement du désastre communiste bien avant que l'empire, là-bas, ne tombe en poussière, et j'ai appris en leur compagnie à ne jamais céder, malgré tout, au mépris et au dégoût des hommes... Monsieur Aragon était un voyant : la débâcle de la cour de Louis XVIII fuyant Paris en 1815 sous le déluge de La Semaine sainte (publié en 1958) retentit comme une anticipation du grand effondrement, à l'Est, trois décennies plus tard... "On ne répare pas le passé, on le porte en soi dans le toujours", écrivait l'auteur de La Mise à mort.Sa cardinalité langagière est une leçon. L'autre tient dans ce mot du manifeste (Je n'ai jamais appris à écrire) : "Le roman est l'orgie."

Autrement dit, la littérature digne de ce nom est excès. Excès de quoi ? Excès de tout, de rien, de soi, du monde, des mots, excès inépuisable du langage... Les vrais romanciers brûlent toujours leurs vaisseaux... Et c'est une orgie de révolution et de sexe qui triomphe sur la couverture de mon roman : elle est signée du peintre Gérard Fromanger.

Croyez-vous vraiment que la littérature soit "une menace incessante pour les captateurs de pouvoir de tous pelages" ?

Je le pense. Il me semble d'abord que la littérature est "engagée", comme on disait autrefois, du fait qu'elle s'écrit avec des mots. Or les mots ont un pouvoir d'action sur le monde : ils le transforment. Ce sont les mots de la Bible, de la Déclaration des droits de l'homme, du Manifeste communistequi ont soulevé des montagnes. La langue est souveraine, et donc la littérature. Elle ne laisse aucun pouvoir indifférent. Les puissants, depuis des siècles, s'efforcent toujours de mobiliser les écrivains sous leurs bannières ou au contraire de les tenir et de les contraindre. La littérature a du sens : elle a à voir avec l'histoire. Les pouvoirs rêvent toujours de la refouler du côté des délassements de ville d'eau, des broderies pour douairières, ou des fables pour midinettes... Vainement. Depuis Cervantès, les Don Quichotte ne lâchent pas prise. Les Raskolnikov non plus...

Voyez-vous, il y a les exploiteurs et les oppresseurs du dehors : ça c'est l'affaire de la lutte des classes ! Et il y a les exploiteurs et les oppresseurs du dedans : ça c'est l'affaire du roman... Du langage, quoi... La lutte millénaire contre la servitude, cette divinité infiniment cruelle et infiniment séduisante, mobilise sans cesse les combattants de l'histoire et les combattants de l'imaginaire... On aura bien besoin des uns et des autres pour venir à bout de l'atroce abjection molle dans laquelle nous sombrons tous... Les cléricatures ont repris la main du nouveau millénaire à l'ombre de la financiature...

Vous dressez une sorte de constat amer ou pour le moins déçu de la nouvelle génération qui, écrivez-vous, "manque de répondant (...) Autrefois, les rejetons des bourgeois entraient dans la vie, l'insulte à la bouche. Aujourd'hui, ils entrent dans la carrière en lorgnant les héritages et en surveillant les points de retraite". Ce roman est-il aussi celui de vos illusions perdues ?

Non. Si j'avais perdu toute illusion je n'aurais pas écrit de roman. Quant à la jeunesse, c'est Barrès ("l'insulte à la bouche") déjà qui s'en plaignait. Alors...

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