Sagot :
Réponse :
Romuald, un vieux prêtre, se confesse à un frère abbé. Il raconte trois années effroyables de sa jeunesse. « Ce sont des évènements si étranges que je ne puis croire qu’ils me soient arrivés » (p. 47), explique-t-il. Romuald, qui a toujours ardemment souhaité être prêtre, vit avec béatitude la cérémonie de son ordination, jusqu’à ce qu’il aperçoive dans l’assistance une jeune femme d’une grande beauté qui le regarde fixement et semble le supplier de renoncer à son engagement. Il prononce pourtant ses vœux, mais à contrecœur. Romuald se sent comme envouté et n’a plus qu’une envie, revoir la jeune femme, Clarimonde. Celle-ci l’a effleuré à la sortie de l’église de sa main « froide comme la peau d’un serpent et [...] brûlante comme la marque d’un fer rouge » (p. 54), en lui reprochant les vœux définitifs qu’il venait de prononcer. Elle lui fait remettre par la suite un billet avec son nom et son adresse. Hanté par le souvenir de la jeune femme, il regrette d’être entré dans les ordres et imagine la vie qu’il aurait eue avec elle. Il se met pourtant en route pour la cure qui lui a été attribuée, en compagnie du vieil abbé Sérapion, son ami et conseiller. En quittant la ville, il croit apercevoir la silhouette de Clarimonde sur la terrasse d’un château. Sérapion lui apprend qu’il s’agit du palais Concini, où il se passe « d’épouvantables choses » (p. 59). Un an se passe. Romuald remplit sans enthousiasme les devoirs de sa charge aux côtés d’une vieille gouvernante. « Je ne jouissais pas de ce bonheur que donne l’accomplissement d’une sainte mission » (p. 61), avoue-t-il. Il est hanté par le souvenir de Clarimonde. Un soir, un cavalier inquiétant vient le chercher pour le mener au chevet d’« une très grande dame » (p. 61) à l’article de la mort. Mais Romuald arrive trop tard et se contente de veiller le corps, qu’il reconnait : c’est « [c]ette Clarimonde, follement aimée » (p. 63). Il ne peut s’empêcher de baiser ses lèvres. Clarimonde se redresse alors et lui déclare qu’ils sont à présent fiancés et qu’elle viendra le voir chaque nuit. Le prêtre tombe évanoui. Il se réveille chez lui et se demande s’il a été « le jouet d’une illusion magique » (p. 67). Lorsque Sérapion lui rend visite, face au trouble du jeune prêtre, il l’exhorte de prendre garde à lui. Il lui apprend que Clarimonde est morte à la suite d’une longue orgie, qu’il s’agit en fait d’une femme vampire et que tous ses amants ont péri d’une mort violente. « La pierre de son tombeau devrait être scellée d’un triple sceau, car ce n’est pas, à ce qu’on dit, la première fois qu’elle est morte » (p. 69), ajoute-t-il. Romuald doute des propos du vieil abbé. Une nuit, il fait un rêve : Clarimonde lui rend visite et lui révèle qu’il est l’homme qu’elle a toujours attendu. Il n’éprouve « aucun étonnement d’une aventure aussi extraordinaire » (p. 71) et lui avoue qu’il l’aime autant que Dieu. Ils projettent de partir ensemble le lendemain.
4La Morte amoureuseFiche de lecture –LePetitLittéraire.fr –
« Tout ceci n’est que pure vapeur de mon imagination échauffée » (p. 72), pense-t-il lorsqu’il se réveille au petit matin. Mais le rêve se poursuit la nuit suivante. Clarimonde lui apporte cette fois un riche habit et le conduit, en une cavalcade effrénée, dans son palais vénitien. À dater de ce jour, l’existence du prêtre se dédouble : « Tantôt je me croyais un prêtre qui rêvait chaque soir qu’il était gentilhomme, tantôt un gentilhomme qui rêvait qu’il était prêtre » (p. 74), dit-il. Il ne parvient plus à distinguer le songe de la veille. Dans son existence vénitienne, Romuald, follement épris de Clarimonde, mène une vie dissipée et fastueuse, parmi « des escrocs, des parasites et des spadassins » (p. 75). Il pense cependant de temps en temps aux avertissements de Sérapion. Un jour, alors que la santé de Clarimonde décline, elle reprend subitement des forces en buvant le sang d’une plaie que Romuald s’est faite accidentellement. Sérapion avertit alors son ami que non seulement son âme, mais aussi son corps, est en danger. Un peu plus tard, Clarimonde essaie même de droguer Romuald pour pouvoir boire son sang quand elle le désire. Mais le jeune homme déjoue son stratagème et se dit prêt à lui offrir tout son sang, alors qu’elle affirme : « Je ne prendrai de ta vie que ce qu’il faudra pour ne pas éteindre la mienne. » (p. 78)