Sagot :

Si les responsables politiques veulent que leur vie privée reste privée, ils sont mieux en France qu’aux États-Unis. C’est en tout cas ce qu’on a longtemps cru. Aux États-Unis, étaler au grand jour la vie privée des présidents, sénateurs, candidats et élus de tous bords, locaux ou nationaux, est monnaie courante depuis plusieurs décennies et l’attention que le public a accordée aux frasques sexuelles du Président Bill Clinton n’en est que l’épisode le plus spectaculaire. Parler des relations sexuelles, des problèmes d’alcool, des désordres familiaux, ou encore de la santé personnelle des politiques semble de bonne guerre pour la presse américaine, et ce au moins depuis la révélation de l’adultère de Gary Hart, candidat à l’élection présidentielle en 1987. Tout au contraire, la vie privée des hommes politiques Français a longtemps été considérée comme un domaine interdit. Les aventures de Jacques Chirac et de François Mitterrand n’ont pas été aussi largement scrutées, et n’ont attirées que peu d’audience lorsqu’elles ont finalement été rendues publiques (même si Mitterrand entretenait une seconde famille, en partie aux frais du