Sagot :
Réponse :
C'était presque l'heure de la sortie et le grand magasin allait fermer ses portes. Madame de Hauteville avait parcouru tout l'après-midi les rayons du Bonheur des dames. Un vrai bonheur en effet que de toucher toutes ces étoffes, d'essayer des chapeaux, d'admirer le rayon des gants et des écharpes. Elle n'avait plus assez de bras pour porter les cartons de ses achats, heureusement la calèche l'attendait devant l'entre principale. Elle faillit heurter un pauvre bougre qui passait.
- Excusez-moi mon brave, je ne vous avais pas vu.
- Pas d'mal, on ne me'voit jamais. On ne voit pas les pauvres.
- Détrompez-vous mon ami, j'ai mes oeuvres, je donne mon obole à l'Eglise.
- Dites donc, en voilà des achats et sûrement des achats inutiles, moi qui n'ai même pas de veste doublée pour l'hiver.
- mais il ne fait pas si froid, il ne neige pas encore.
- Sûr, vous aurez votre manteau matelassé et votre fourrure. Moi, j'ai qu'une chemise. Vous aurez bien une p'tite pièce pour moi ?
La dame ne pouvait même plus libérer une main pour trouver sa bourse.
- Une autre fois, mon brave, une autre fois.
Et elle monta dans la voiture à cheval.
Explications :