Sagot :
Réponse : Les guerres de religion ont durablement ensanglanté le royaume de
France de 1562 à 1598, date à laquelle le roi Henri IV promulgue l’édit de Nantes,
par lequel il instaure une coexistence confessionnelle originale entre les catholiques
et les protestants. Cependant, moins d’un siècle plus tard, en 1685, l’édit de
Fontainebleau révoque l’édit de Nantes, témoignant des évolutions considérables de
l’attitude du pouvoir royal à l’égard du protestantisme.
La promulgation de l’édit de Nantes correspond à une phase de restauration de
l’autorité monarchique dans l’ensemble du royaume. Henri IV, qui a déjà abjuré le
protestantisme et épousé la foi catholique afin de rétablir la concorde religieuse dans
le royaume, après de nombreuses victoires militaires, entend assurer la concorde
par un édit de tolérance qui confère des droits civils importants aux huguenots. Si
ces derniers ont déjà bénéficié de villes de sûreté par le passé, l’édit de Nantes
multiplie ces dernières et garantit la liberté de conscience.
L’application de l’édit de Nantes demeure néanmoins inégale, et il faut parfois toute
la fermeté du souverain pour l’imposer dans des territoires rétifs à sa promulgation.
L’attitude des autorités monarchiques à l’égard des protestants change
progressivement au cours du XVIIe
siècle, vraisemblablement parce qu’ils constituent
un frein à l’affirmation de la monarchie absolue. Sous Louis XIV, les dragonnades
précédant la révocation de l’édit de Nantes contraignent les huguenots à abjurer leur
foi et à se convertir au christianisme. Dans ce contexte où le recours à la force
devient banal et fréquent, l’édit de Fontainebleau révoque les dispositions prises en
1598 par Henri IV en proscrivant le culte protestant et supprimant les droits civils
octroyés aux huguenots. Ainsi, les huguenots sont condamnés à l’exil et à
l’émigration. Ils trouvent refuge dans la plupart des États protestants voisins, ou
prennent le large jusqu’en Amérique du Nord ou en Afrique du Sud.
L’attitude du pouvoir royal à l’égard des protestants a donc considérablement
changé de 1598 à 1685. La difficile application de l’édit de Nantes est en ce sens à
la hauteur de l’inégale harmonie des relations entre catholiques et protestants tout
au long du XVIIe
siècle.
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