Sagot :
Cher Émile,
Cela fait déjà longtemps que tu es parti au front et déjà dans nos coeurs la tristesse se fait ressentir. Ici, à l'arrière, nous avons compris depuis longtemps ce qu'il se trame au front, derrière le voile qu'est la censure. Il faut que tu saches que nous nous faisons du souci pour toi. Il paraît qu'au front, vous vivez dans la boue, à même la terre, ses rats et ses maladies. Vois-tu où cette guerre nous a emmené ? Au bord du gouffre du désespoir. Ce conflit a duré trop longtemps. On ne parle plus dans les journaux d'une "victoire facile", mais de "défaites stratégiques".
Au village, tout a changé : ni les visages, ni la routine quotidienne ne sont désormais plus reconnaissables. Lorsque les maris sont partis à la guerre, nous les femmes avons du prendre le village en main : désormais nous nous rendons tous les jours à l'usine. Ta soeur grandit bien, mais tu lui manque : il ne peut se passer le moindre jour sans qu'elle ne me demande de tes nouvelles.
Reviens nous vite.
Joséphine.
Voilà, je ne suis pas le meilleur en rédaction mais mais j'espère que cela pourra t'aider ;)