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Le narrateur, Jean Rézeau dit Brasse-Bouillon, est élevé avec ses deux frères, Frédie et Marcel, à la Belle-Angerie. Sa famille appartient à la haute bourgeoisie de province, ruinée mais tenant à préserver les apparences. Jean et ses frères sont éduqués par un abbé, surnommé << B VII >> car il est le septième à occuper ces fonctions. Les garçons, menés par Jean, sont en conflit ouvert avec leur mère qu'ils surnomment Folcoche (contraction de Folle et cochonne). Celle-ci leur inflige un règlement très strict, les maltraite physiquement et essaye sans cesse de les diviser. Elle souhaite avoir le contrôle et être le maître incontesté. Or, les enfants ne réagissent pas comme elle le souhaite.

 

Toute la journée, je fis d'excellent travail. Puisque Folcoche me donnait des leçons de machiavélisme, la moindre des choses était de me montrer bon élève.

<< C'est-i bien vrai que M. Frédie a eu le fouet hier soir ? >> me demanda innocemment la petite Bertine Barbelivien, tandis que je me penchais à ma fenêtre, peu avant midi, à l'heure où le règlement m'ordonne d'aller me laver les mains.

Un coup d'oeil jeté sur le massif de rosiers me fit découvrir Folcoche en train de jouer du sécateur. Je réponds, très haut : 

<< Oh ! Tu sais, l'abbé Tronquet n'est pas si dur qu'il en a l'air au premier abord. Il a fouetté Frédie par-dessus sa culotte, et l'autre s'est mis à hurler pour faire croire qu'il avait mal. >>

Et d'une ! Le temps d'arrêt marqué par le sécateur m'apprit que la mégère avait parfaitement entendu. Dans le couran de l'après midi, B VII, pour satisfaire à la nature qui laisse aux prêtres les mêmes exigences de vessie qu'aux impies, fit un court pèlerinage à la tourelle, laissant la porte entrouverte. A son tour, il fut gratifié d'une révélation. Quand le gémissement de ses souliers l'annonça, je déclarai tranquillement à Marcel, sur le ton des fausses confidences :

<< Je crois que maman, cette fois, a ce qu'elle désire. Je l'ai entendue dire ce matin qu'elle ne voulait plus ici que des précepteurs du genre domestique et que celui-ci lui paraissait satisfaisant sous ce rapport . >>

Et de deux ! Je ne manquerai plus une occasion, désormais, d'user mes adversaires l'un par l'autre. Je déploierai des ruses d'Apache pour me procurer un sac de malheureux bonbons à la menthe, que je laisserai bien en évidence près de la barrette de l'abbé. A tout propos, je vanterai B VII, <<sévère mais juste >>. J'agacerai l'abbé, mais ma réputation bien établie de frondeur ne permettra pas à Folcoche de sentir que je le manoeuvre.

 

                                                                                     Hervé Bazin, Vipère au poing, 1948.

 

QUESTIONS

 

A. Une situatio hors du commun

 

1. a) Quels indices peuvent laisser penser que ce texte est autobiographique ?

b) Quels indices contredisent cette théorie ?

2. Quels sont, dans la texte, les deux personnages nommés par des surnoms ? Quelle image ces surnoms donnent-ils d'eux ?

3. Machiavel est un homme politique de la Renaissance, qui a la réputation de n'avoir aucun sens moral et d'être prêt à tout pour avoir le pouvoir. A partir de ces indications, relevez dans le texte un exemple de << machiavélisme >>.

4. << La moindre des choses était de se montrer bon élève >> : quel est le projet du narrateur ?

 

B. Les manoeuvres de Jean

 

5. a) Quel est le but des paroles échangées avec Bertine puis avec Marcel ?

b) Qu'est-ce que Jean veut faire croire à Folcoche ? à l'abbé ?

c) A quoi cette évocation lui sert-elle ?

6. Quels sont les deux autres stratagèmes dirigés contre l'abbé ?

7. << B VII, pour satisfaire à la nature qui laisse aux prêtres les mêmes exigences de vessie qu'aux impies >>

a) Que va faire l'abbé ?

b) Quelle est la figure de style utilisé ?

8. a) Quels sont les temps utilisés des lignes 19 à 20 ? (je déclarai tranquillement à Marcel, sur le ton des fausses confidances).

b) Quel est le temps utilisé dans le dernier paragraphe ? ( a partir de " Et de deux ! " jusqu'à "manoeuvre")

c) Comment expliquez-vous ce changement de temps ?

 

C. La rébellion de Jean 

 

9. Jean est-il autorisé à être à la fenêtre au moment où il parle avec Bertine ? Justifiez votre réponse par une citation.

10. a) Relevez le champ lexical de la religion dans les lignes 10 à 15. ( A partir de "Oh ! tu sais, l'abbé Tronquet ... , jusqu'à "qui laisse aux prêtres)

b) Jean utilise-t-il ce vocabulaire de façon appropriée ? Quel est l'effet produit ?

11. << Toute la journée, je fis d'excellent travail. >>

Justifiez l'affirmation suivant : la phrase ci-dessus est ironique.

12. Jean est-il satisfait du stratagème qu'il a imaginé ? Justifiez votre réponse en citant le texte.

13. A l'aide du contexte, donnez la définition du mot << frondeur >>.

 

Réécriture

 

Réécrivez le dernier paragraphe au plus-que-parfait et à la première personne du pluriel. Vous ferez toutes les modifications nécessaires. ( a partir de " Et de deux ! " jusqu'à manoeuvre).

 

Sagot :

1. a) Quels indices peuvent laisser penser que ce texte est autobiographique ?

b) Quels indices contredisent cette théorie ?

 

a)Le narrateur, Jean Rézeau dit Brasse-Bouillon, est élevé avec ses deux frères: tout est dit dans cette phrase , de plus c'est écrit en disant je par ex: je fais d'excellent travail , ce qui fait penser que l'auteur  remonte dans le temps pour raconter.

 

b)peut-être que la mère ne serait pas aussi stupide de se faire pièger si facilement par des enfants. 

 

2°Quels sont, dans la texte, les deux personnages nommés par des surnoms ? Quelle image ces surnoms donnent-ils d'eux ?

 

un abbé, surnommé << B VII >

 

et la mère des enfants surnommée Folcoche (contraction de Folle et cochonne).

 

les images sont plutôt des images négatives pour les deux personnes .

 

3.  un exemple de << machiavélisme >>.

 

Oh ! Tu sais, l'abbé Tronquet n'est pas si dur qu'il en a l'air au premier abord. Il a fouetté Frédie par-dessus sa culotte, et l'autre s'est mis à hurler pour faire croire qu'il avait mal.

 

 

4. << La moindre des choses était de se montrer bon élève >> : quel est le projet du narrateur ?

 

de paraitre un bon enfant bien sage, alors qu'il cherche des solutions pour se débarasser de l'abbée

 

5. a) Quel est le but des paroles échangées avec Bertine puis avec Marcel ?

 

DE faire son possible pour monter sa mère contre l'abbée et vis versa

 

 

b) Qu'est-ce que Jean veut faire croire à Folcoche ? à l'abbé ?

 

il veut faire croire à Folcoche que l'abbée n'est pas sévère et à l'abée que sa mère l'a  employé comme un percepteur-domestique ce qui est très dégradant pour lui.

 

c) A quoi cette évocation lui sert-elle ?

 

à se débarasser de l'abbée

 

6. Quels sont les deux autres stratagèmes dirigés contre l'abbé ?

 

il va  déployer des ruses  pour se procurer un sac de malheureux bonbons à la menthe, qu'il laissera  près de la barrette de l'abbé. et il, je vanteraB VII, <<sévère mais juste >>

 

 

7. 

a) Que va faire l'abbé ?

 

il va uriner

 

b) Quelle est la figure de style utilisé ?

 

périphrase

 

8. a) Quels sont les temps utilisés des lignes 19 à 20

 

    (Quand le gémissement de ses souliers l'annonça, je déclarai tranquillement à Marcel, sur le ton des fausses confidences   déclarai  et annonça ce sont  du passé simple

 

b) Quel est le temps utilisé dans le dernier paragraphe ? ( a partir de " Et de deux ! " jusqu'à "manoeuvre")

 

conditionnel

 

 

c) Comment expliquez-vous ce changement de temps ?

 

il a raconté, c'est histoire il ne veut pas raconter la suite en détail, mais nous dit ce qu'il fera surement s'il peut le faire.

 

 

9. Jean est-il autorisé à être à la fenêtre au moment où il parle avec Bertine ? Justifiez votre réponse par une citation.

 

Non il n'est pas autorisé, je cite:

 

je me penchais à ma fenêtre, peu avant midi, à l'heure où le règlement m'ordonne d'aller me laver les mains.

 

 

10. a) Relevez le champ lexical de la religion dans les lignes 10 à 15.  

 

 l'abbé 

prêtres

 impies,

 pèlerinage 

 

b) Jean utilise-t-il ce vocabulaire de façon appropriée ? Quel est l'effet produit ?

 

non il n'utilise pas le vocabulaire de façon approprié .

 

EFFET produit :  moqueries envers  les religieux

 

11. << Toute la journée, je fis d'excellent travail. >>

Justifiez l'affirmation suivant : la phrase ci-dessus est ironique.

 

oui, cest ironique car il a passé sa journée a cherché ce qu'il pourrait faire pour dévaloriser l'abbé face à sa mère et que l'abbée n'apprécie pas sa mère.

 

 

12. Jean est-il satisfait du stratagème qu'il a imaginé ? Justifiez votre réponse en citant le texte.

 

oui il est très satisfait, je cite: "Et de deux !"

 

 

13. A l'aide du contexte, donnez la définition du mot << frondeur >>.

 

frondeur: qui critique l'autorité, c'est effectivement ce que font les enfants.

 

RééCRITURE/

 

Et de deux ! nous n'avions plus  manqué plus une occasion, désormais, d'user nos adversaires l'un par l'autre. nous avions déploié des ruses d'Apache pour nous procurer un sac de malheureux bonbons à la menthe, que nous avions laissé  bien en évidence près de la barrette de l'abbé. A tout propos, nous avions vanté B VII, <<sévère mais juste >>. nous avions agacé l'abbé, mais notre  réputation bien établie de frondeur ne permettra pas à Folcoche de sentir que nous l'avions manoeuvré.

 

enfin , c'est la fin ! ! ! à plus.

 

 

 

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