Bonjour j’ai besoin de votre aide pour faire l’introduction sur cet sujet. Merci d’avance
Document 4. Discours de Napoléon III sur l'Exposition universelle le 1er juillet 1867
Messieurs,
Après un intervalle de douze ans, je viens pour la seconde fois distribuer les récompenses à ceux qui se sont le plus distingués dans ces travaux qui enrichissent les nations, embellissent la vie et
adoucissent les mœurs.
Les poètes de l'antiquité céébraient avec éclat les jeux solennels où les différentes peuplades de la Grèce venaient se disputer t prix de la course. Que diraient-ils aujourd'hui s'ils assistaient à ces jeux Olympiques du monde entier, où tous les peuples, luttant par l'intelligence, semblent s'élancer à la fois dans la carrière infinie du progrès, vers un idéal dont on approche sans cesse, sans jamais pouvoir l'atteindre ?
De tous les points de la terre, les représentants de la science, des arts et de l'industrie sont accourus à l'envi, et l'on peut dire que peuples et rois sont venus honorer les efforts du travail, et par leur présence les couronner d'une idée de conciliation et de paix.
En effet, dans ces grandes réunions, qui paraissent n'avoir pour objet que des intérêts matériels, c'est toujours une pensée morale qui se dégage du concours des intelligences, pensée de concorde et de
civilisation. Les nations, en se rapprochant, apprennent à se connaître et à s'estimer; les haines s'éteignent, et cette vérité s'accrédite de plus en plus, que la prospérité de chaque pays contribue à la prospérité de tous.
L'Exposition de 1867 peut, à juste titre, s'appeler universelle car elle réunit les éléments de toutes les richesses du globe; à côté des derniers perfectionnements de l'art modeme apparaissent les produits des âges les plus reculés, de sorte qu'elle représente à la fois le génie de tous les siècles et de toutes les
nations. Elle est universelle : car à côté des merveilles que le luxe enfante pour quelques-uns, elle s'est préoccupée de ce que réclament les nécessités du plus grand nombre. Jamais les intérêts des classes
laborieuses n'ont éveillé une, plus vive sollicitude. Leurs besoins moraux et matériels, l'éducation, les conditions de l'existence à bon marché, les combinaisons les plus fécondes de l'association ont été
l'objet de patientes recherches et de sérieuses études. Ainsi, toutes les améliorations marchent de front. Si la science, en asservissant la matière, affranchit le travail, la culture de l'âme, en domptant les vices,
les préjugés et les passions vulgaires, affranchit l'humanité.
Félicitons-nous, Messieurs, d'avoir reçu parmi nous la plupart des Souverains et des Princes de l'Europe et tant de visiteurs empressés. Soyons fiers aussi de leur avoir montré la France telle quelle est, grande, prospère et libre. Il faut être privé de toute foi patriotique pour douter de sa grandeur,
fermier les yeux à l'évidence pour nier sa prospérité, méconnaître ses institutions, qui parfois tolèrent jusqu'à la licence, pour ne pas y voir la liberté. Les étrangers ont pu apprécier cette France jadis si inquiète et rejetant ses inquiétudes au-delà de ses
frontières, aujourd'hui laborieuse et calme, toujours féconde en idées généreuses, appropriant son génie aux merveilles les plus variées et ne se laissant jamais énerver par les jouissances matérielles. Les esprits attentifs auront deviné sans peine que malgré le développement de la richesse, malgré l'entraînement vers le bien-être, la fibre nationale y est toujours prête à vibrer dès qu'il s'agit d'honneur
et de patrie ; mais cette noble susceptibilité ne saurait être un sujet de crainte pour le repos du monde. Que ceux qui ont vécu quelques instants parmi nous rapportent chez eux une juste opinion de notre pays; qu'ils soient persuadés des sentiments d'estime et de sympathie que nous entretenons pour les
nations étrangères et de notre sincère désir de vivre en paix avec elles. Je remercie la Commission Impériale, les Membres du Jury et les différents comités du zèle intelligent qu'ils ont déployé dans l'accomplissement de leur mission. Je les remercie aussi au nom du Prince Impérial que j'ai été heureux d'associer, malgré son jeune âge, à cette grande entreprise dont il gardera
le souvenir. L'Exposition de 1867 marquera, je l'espère, une nouvelle ère d'harmonie et de progrès. Assuré que la
Providence bénit les efforts de tous ceux qui, comme nous, veulent le bien, je crois au triomphe définitif des grands principes de morale et de justice qui, en satisfaisant toutes les aspirations légitimes, peuvent seuls consolider les trônes, élever les peuples et ennoblir l'humanité. »