Pierre Viansson - Ponté, Des jours entre les jours.
A Le cas des immigrés commence heureusement à devenir plus clair dans l'esprit de beaucoup.
effet : le plus souvent le raciste est devenu honteux. Il se défend vigoureusement de l'être, il accuse
chacun sait que le blanc n'est pas une couleur. Ce n'est qu'un progrès modeste sans doute, mais c'est
au contraire d'être raciste celui qu'il rejette pour sa langue, son origine ou, bien sûr, sa couleur, car
Seulement, le racisme n'est qu'un des éléments - le plus sensible peut-être, non le plus grave
au fond-du sort des immigrés. La honte, c'est plus encore la situation matérielle qui leur est faite.
tâches les plus rebutantes, les métiers les plus durs et, parfois, les plus malsains, ceux dont les Français
Ils sont importés comme des animaux du zoo et souvent moins bien logés qu'eux. Ils assument les
de soleil et leurs villages aux terres arides, d'autres, malheureux comme eux, rêvent de devenir, à leur
ne veulent plus. Ils sont payés juste assez pour que, du fond de leur misère, dans leurs douars écrasés
3 tour,manoeuvres chez Renault, mineurs dans le Pas-de-Calais, éboueurs à Paris, ceteldorado.
quand même un progrès.
Parqués, rejetés, condamnés à la solitude, ils sont des victimes de choix pour les petits chefs les
plus hargneux
de la bureaucratie la plus tatillonne, la police la plus soupçonneuse, qui les suspecte a
priori de tous les vols et de tous les viols, bien que, parmi eux, le taux de criminalité soit légèrement
inférieur à la moyenne nationale. Perdus dans un monde où les coutumes, les mœurs, et souvent la
langue, leur sont étrangères, trop peu reçoivent une formation, une instruction, une initiation à notre
langage, sauf pour les chanceux qui bénéficient d'une aide bénévole et bien insuffisante encore.
Les travailleurs immigrés sont, dit-on, nécessaires à l'économie, à la prospérité de la nation.
Alors, traitons-les humainement, non comme des bêtes de somme. Ou bien arrêtons cette traite et
acceptons une diminution de notre niveau de vie. Car la façon dont nous agissons à leur égard paraîtra
dans quelques décennies, et peut-être avant, non seulement incompréhensible, mais probablement
24 d'une sottise et d'un égoïsme monstrueux.
A.La progression argumentative du texte :
1) Quel est le thème du texte ?
( / 1 points)
2) Quelle est la thèse de l'auteur ? Repérez les élèments dans le texte et reformulez-la en quelques
mots.
(/3 points)
3) Repérez les connecteurs logiques du texte et indiquez la ligne.
(/2 points)
différentes étapes du texte.
4) Étudiez le fonctionnement de l'argumentation, en proposant le plan qui tient compte des
N'oubliez pas de les délimitez et de proposer un titre ou une phrase pour les résumer.
( / 6 points)
B.Vers la reformulation et la contraction du texte :
( / 8 points)
Contractez 110 mots.