Parce que notre civilisation s'organise désormais socialement autour de la circulation de l'information, le multimedia et les inforoutes vont en devenir un élément privilégié. D'une part, traitant et véhiculant l'information sous une forme « naturelle », ils facilitent la compréhension entre les hommes. D'autre part, par la bidirectionnalité des messages qui peuvent être non hiérarchisés, associatifs ou digressifs, ils conduisent à de nouveaux usages médiatiques qui cassent le modèle vertical des media de masse. L'interactivité permet le partage des pouvoirs entre le diffuseur et l'utilisateur, l'usage de l'hypertexte autorise une personnalisation des contenus délivres. Enfin, ils engendrent de nouvelles formes de sociabilité, déjà observables chez les « visiteurs » d'internet. Cependant, le multimédia et les inforoutes ont leur lot de négativité. Ils peuvent premièrement créer une société fondée sur l'apparence, une société qui exclurait toute rigueur intellectuelle et tout esprit d'analyse, et qui abolirait les notions de patience et de concentration, que ce soit en matière de loisirs, d'information ou d'enseignement. Par ailleurs, ils pourraient substituer aux relations humaines directes des perceptions hyper individualisées issues d'ordinateurs, eux-mêmes alimentés par d'énormes systèmes technoscientifiques (électricité, électronique, télécommunications) et liés à leur croissance «Nous renvoyons ici aux publications traitant de la dépendance d'individus (nous !) ne pouvant subsister, voire exister, que s'ils sont connectés à ces « organes d'échanges » artificiels, et aux meilleurs ouvrages de science-fiction ainsi qu'aux articles de presse commentant la grande panne d'électricité survenue à New York au début des années 80, et analysant les conséquences sociales des défaillances de tels systèmes. Ainsi, on commence à s'apercevoir que cette idéologie de l'information et de la communication engendre beaucoup d'anxiété due à une incapacité à trier, comprendre, digérer puis transformer la masse des informations qui n'apprennent rien par elles-mêmes, qui ne sont en fait que des données brutes à analyser et qui nous submergent.
D. Monet, Le Multimédia, © Flammarion, 1997.
Remplir le tableau des idées du texte en tenant compte des termes de transition logique.