Bonjour j’ai un devoir à faire en français … je n’y arrive vraiment pas donc si quelqu’un pourrai m’aider merci beaucoup ! Je vous ai mis le texte littéraire en première parti et ce qui faut faire en second parti merci d’avance
LE TEXTE LITTÉRAIRE :
Quatre ans durant, je demeurai
enfant unique et, pendant tout ce temps, on me fit porter des robes,
comme une fille. Je voulais être habillé en garçon mais le port de la culotte était toujours remis à plus
tard. Puis, mon frère Nissim vint au monde et, à cette occasion, pour la première fois, je me produisis en
culotte. J'assistai, très fier de ma nouvelle tenue, à tout ce qui se passa ce jour-là et c'est sans doute pour cette raison que j'en ai gardé un souvenir si précis.Il y avait beaucoup de monde à la maison et les visages étaient soucieux. Je n'avais pas le droit d'aller voir ma mère dans la chambre à coucher où se trouvait pourtant mon petit lit. Aussi faisais-je les cent pas devant la porte, tâchant d'accrocher son regard quand quelqu'un entrait. Mais on refermait la porte si vite que je n'avais jamais le temps de la voir. J'entendais une voix gémissante que je ne reconnaissais pas et quand je demandais qui c'était, on me disait : « Veux-tu filer d'ici ! » Jamais je n'avais vu les adultes
si préoccupés, personne ne se souciait de moi, ce qui n'était guère habituel. (Ce fut, comme je devais l'apprendre plus tard, un accouchement long et difficile et l'on craignait pour la vie de ma mère.) Le docteur Menachemoff était là, le médecin à la longue barbe noire ; et même lui, si gentil d'ordinaire, lui
qui prenait un si vif plaisir à écouter mes chansonnettes, ce jour-là, il ne me gratifia pas d'un mot, pas d'un
regard, se bornant à me faire les gros yeux quand il s'apercevait que j'étais toujours près de la porte. Les gémissements devenaient de plus en plus forts, j'entendais : « Madré mia querida ! Madré mia querida ! 2 » Je pressais ma tête tout contre la porte. Quand elle s'ouvrit, la plainte était si haute que l'effroi s'emparait
de moi. Brusquement je compris que cela venait de ma mère et j'en fus troublé au point que je ne voulus plus la voir. Finalement, je fus autorisé à pénétrer dans la chambre à coucher. Tout le monde était souriant, mon père riait, pleurait, et on me montra un petit frère. Ma mère était étendue dans le lit, blanche et immobile. Le docteur Menachemoff dit : « Elle a besoin de repos ! » Mais dans la chambre, ce n'était pas
du tout le calme. Des femmes inconnues de moi passaient et repassaient, j'étais de nouveau là pour tout le monde et grand- père Arditti qui venait rarement à la maison dit : « Elle va déjà mieux. » Ma mère ne disait rien. Elle me faisait peur maintenant. Je sortis et ne m'attardai pas davantage à proximité de la porte. Longtemps après encore, ma mère m'apparaissait comme quelqu'un d'étranger et il me fallut des mois
avant de retrouver ma confiance en elle.
Elias Canetti, La Langue sautée, histoire d'une jeunesse (1905-1921), traduit de l’allemand par Bernard Kreiss, Albin Michel, 1980
CE QUIL FAUT FAIRE :
Vous écrirez une ligne sur deux sur une feuille à petits carreaux. Vous vous appuierez sur le corpus de la première partie de l’épreuve. Vous traiterez le sujet B.
Sujet B :
Imaginez cette scène racontée par le docteur Menachemoff.
Il faudra veiller à :
– respecter l’énonciation : c’est le docteur Menachemoff qui raconte, à la 1re personne (ou à la 3e), au
passé.
– respecter le cadre narratif : l’histoire racontée doit être celle du texte de départ : récit d’un accouchement
difficile dans une famille bourgeoise du début du XXe siècle.
– respect des personnages en présence, notamment du petit garçon de quatre ans.
La tonalité mi-drôle mi-dramatique doit être conservée dans la mesure du possible.
Votre rédaction sera d’une longueur minimale d’une soixantaine de lignes (300 mots environ).