La philosophie naît (...) d'une conscience angoissée, d'une conscience sommée de s'adapter à
un univers devenu étranger, inhabituel, un univers dont le silence, parce qu'il nous laisse
démunis, inquiète et trouble. La philosophie naît des situations troubles. S'il y a donc un besoin
de philosophie, c'est qu'il y a un manque dans la réalité, de l'irréalité dans la réalité, de
l'inhumain dans l'humain. La philosophie vient de ce qu'il y a un désir d'autre chose, d'une
autre organisation de la société, et de ce que ce désir ne peut s'affranchir des vieilles formes
sociales. C'est à partir du manque que nous discernons dans le réel que nous philosophons
comme pour résoudre, supprimer l'insatisfaction née de la prise de conscience de ce manque
ou cette absence. La philosophie n'est pas, ne saurait être cette spéculation brumeuse détachée
de la réalité et des problèmes concrets des hommes, concrets dans les situations elles-mêmes
concrètes... L'initiative philosophique est indétachable des préoccupations pratiques. Et
l'initiative philosophique ne saurait être qu'une intention créatrice de grande envergure
l'échelle des sociétés humaines.
It Qu’est-ce l’auteur cherche à nous faire comprendre ?