Le commissaire Maigret va être envoyé à Concarneau pour enquêter sur une affaire... Vendredi 7 novembre. Concarneau est désert. L'horloge lumineuse de la vieille ville qu'on aperçoit au-dessus des remparts marque onze heures moins cinq. C'est le plein de la marée et une tempête du sud-ouest fait s'entrechoquer les barques dans le port. Le vent s'engouffre dans les rues, où l'on voit parfois des bouts de papier filer à toute allure au ras du sol. Quai de l'Aiguillon, il n'y a pas une lumière. Tout est fermé. Tout le monde dort. Seules les trois fenêtres de l'Hôtel de l'Amiral, à l'angle de la place et du quai, sont encore éclairées. Elles n'ont pas de volets mais, à travers les vitraux verdâtres, c'est à peine si on devine des silhouettes. Et ces gens attardés au café, le douanier de garde les envie, blotti dans sa guérite, à mois de cent mètres. En face de lui, dans le bassin, un caboteur qui, l'après-midi, est venu se mettre à l'abri. Personne sur le pont. Les poulies grincent et un foc mal cargué claque au vent. Puis il y a le vacarme continu du ressac, un déclic à l'horloge, qui va sonner onze heures. La porte de l'Hôtel de l'Amiral s'ouvre. Georges Simenon, Maigret, Le Chien jaune, Georges Simenon® Maigret Georges Simenon Ltd, 1931. Une couverture classique 1. Dans quel cadre spatio-temporel cet incipit transporte-t-il le lecteur ? 2. Quelles informations le narrateur donne-t-il sur l'histoire qui sera racontée dans le roman?