Bonsoir, j´ai une question :"dis moi ce que tu comprends en lisant ce texte ?"
Ainsi les inondés, ils s'adaptaient. Ils ne gémissaient point sur la passerelle ; ils y mettaient le pied. Ceux qu'on entassait dans les écoles et dans les autres lieux publics y campaient pour le mieux et mangeaient et dormaient de tout leur cœur. Ceux qui ont été à la guerre en racontent autant ; les grandes peines ne sont pas alors parce qu'on est en guerre, mais parce que l'on a froid aux pieds ; l'on pense furieusement à faire du feu, et l'on est tout à fait content quand l'on se chauffe. On pourrait même dire que, plus l'existence est difficile, mieux on supporte les peines et mieux on jouit des plaisirs ; car la prévision n'a pas le temps d'aller jusqu'à des maux simplement possibles ; elle est tenue en bride par la nécessité. Robinson ne commence à regretter sa patrie que lorsqu'il a bâti sa maison. C'est sans doute pour cette raison qu'un riche se plaît à la chasse ; ce sont alors des maux prochains, comme mal au pied, ou des plaisirs prochains, comme bien boire et bien manger ; et l'action emporte tout, enchaîne tout. Celui qui met toute son attention sur un acte assez difficile, celui-là est parfaitement heureux. Celui qui pense à son passé ou à son avenir ne peut pas être heureux tout à fait. Tant qu'on porte le poids des choses, il faut être heureux ou périr ; mais dès qu'on porte, en inquiétude, le poids
de soi, tout chemin est rude. Alain, Propos sur le bonheur (propos du 23 mars 1910).

Si je répond que au lieu de s´apesenter sur ce qui leur arrivaient et faisaient mal (souffrance, faim, froid,peur) ils se réjouissaient des petis "plaisirs" obtenus et se concentraient la dessus afin de tenir le coup . Est ce que cela suffit ? Merci beaucoup et bonne soirée