Sagot :
Je vous propose quelques éléments de problématisation.
"Peut-on" suppose la capacité physique (est-il physiquement possible de) et la légitimité (est-il pensable de). La question peut donc être entendue ainsi : est-il physiquement possible d'affirmer que la vérité est une illusion/est -il pertinent de penser que la vérité est une illusion ?
Du point de vue pratique/formel : si on suit la définition stricte de la vérité, comme l'expose Kant dans sa Critique de la raison pure (introduction à la logique transcendantale : <<l'accord d'une connaissance avec son objet>>, <<l'accord d'une connaissance avec les lois universelles et formelles de l'entendement et de la raison>>) alors dire que la vérité est une illusion est impossible formellement et logiquement. Néanmoins, le sceptique dit rien ne nous garantit que nous soyons apte à vérifier l'adéquation de la chose avec la réalité, donc que quelque chose est vrai, dès lors, ce qu'on appelle <<vérité>> est forcément illusoire (p. ex. je vois une tour ronde de loin et carré de près : qu'est-ce qui est vrai ? Dire rond ou carré serait une <<illusion>>).
Du point de vue de la légitimité : comment peut-on être sûr que ce qu'on pense savoir est vrai ? C'est bien là la question qui risque de nous donner une raison d'affirmer que la vérité est une illusion. Prenons le cas de Descartes et la démarche du doute, c'est justement pour savoir s'il existe une vérité que le doute est permis. Je pourrais aussi parler de penseurs arabes comme Tawhidî pour qui la vérité est effectivement une illusion : puisque plus on s'en approche et plus elle s'éloigne et se voile ; plus ou dévoile la vérité, plus elle se revoile.
Pensez bien à définir les termes, et essayez de voir si vous ne pouvez pas tourner la dissertation autour de la tension : est-on capable d'atteindre la vérité ?