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Comparez la manière dont le narrateur informe le lecteur sur les personnages et leurs sentiments dans ces textes.

Texte A

LE MAÎTRE : Tu as donc été amoureux ?

JACQUES : Si je l'ai été !

LE MAÎTRE : Et cela par un coup de feu ?

JACQUES : Par un coup de feu.

LE MAÎTRE : Tu ne m'en as jamais dit un mot.

JACQUES : Je le crois bien.

LE MAÎTRE : Et pourquoi cela ?

JACQUES : C'est que cela ne pouvait être dit ni plus tôt ni plus tard.

LE MAÎTRE : Et le moment d'apprendre ces amours est-il venu ?

JACQUES : Qui le sait ?

LE MAÎTRE : À tout hasard, commence toujours...

" Jacques commença l’histoire de ses amours. C’était l’après-[dîner] : il faisait un temps lourd ; son maître s’endormit. La nuit les surprit au milieu des champs ; les voilà fourvoyés. Voilà le maître dans une colère terrible et tombant à grands coups de fouet sur son valet, et le pauvre diable disant à chaque coup : « Celui-là était apparemment encore écrit là-haut… » Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu’il ne tiendrait qu’à moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le récit des amours de Jacques, en le séparant de son maître et en leur faisant courir à chacun tous les hasards qu’il me plairait. Qu’est-ce qui m’empêcherait de marier le maître et de le faire cocu ? d’embarquer Jacques pour les îles ? d’y conduire son maître ? de les ramener tous les deux en France sur le même vaisseau ? Qu’il est facile de faire des contes ! Mais ils en seront quittes l’un et l’autre pour une mauvaise nuit, et vous pour ce délai. L’aube du jour parut. Les voilà remontés sur leurs bêtes et poursuivant leur chemin… – Et où allaient-ils ? – Voilà la seconde fois que vous me faites cette question, et la seconde fois que je vous réponds : Qu’est-ce que cela vous fait ? Si j’entame le sujet de leur voyage, adieu les amours de Jacques…

Texte B

La mère de Charles Bovary compare les mérites de la première épouse de son fils, une veuve nommée Mme Dubuc, et de sa deuxième épouse, la jeune Emma Rouaux.

 

Du temps de madame Dubuc, la vieille femme se sentait encore la préférée; mais, à présent, l’amour de Charles pour Emma lui semblait une désertion de sa tendresse, un envahissement sur ce qui lui appartenait; et elle observait le bonheur de son fils avec un silence triste, comme quelqu’un de ruiné qui regarde, à travers les carreaux, des gens attablés dans son ancienne maison. Elle lui rappelait, en manière de souvenirs, ses peines et ses sacrifices, et, les comparant aux négligences d’Emma, concluait qu’il n’était point raisonnable de l’adorer d’une façon si exclusive. Charles ne savait que répondre; il respectait sa mère, et il aimait infiniment sa femme; il considérait le jugement de l’une comme infaillible, et cependant il trouvait l’autre irréprochable. Quand madame Bovary était partie, il essayait de hasarder timidement, et dans les mêmes termes, une ou deux des plus anodines observations qu’il avait entendu faire à sa maman; Emma, lui prouvant d’un mot qu’il se trompait, le renvoyait à ses malades. Cependant, d’après des théories qu’elle croyait bonnes, elle voulut se donner de l’amour. Au clair de lune, dans le jardin, elle récitait tout ce qu’elle savait par cœur de rimes passionnées et lui chantait en soupirant des adagios mélancoliques; mais elle se trouvait ensuite aussi calme qu’auparavant, et Charles n’en paraissait ni plus amoureux ni plus remué. Quand elle eut ainsi un peu battu le briquet sur son cœur sans en faire jaillir une étincelle, incapable, du reste, de comprendre ce qu’elle n’éprouvait pas, comme de croire à tout ce qui ne se manifestait point par des formes convenues, elle se persuada sans peine que la passion de Charles n’avait plus rien d’exorbitant. Ses expansions étaient devenues régulières; il l’embrassait à de certaines heures. C’était une habitude parmi les autres, et comme un dessert prévu d’avance, après la monotonie du dîner

Texte C

Lol, jeune héroïne du roman, est conviée à un bal avec son fiancé, Michael. Ce dernier est d'emblée fasciné par Anne-Marie Stretter qu'il rencontre pour la première fois, accompagnée de sa fille.

Il s’était arrêté, il avait regardé les nouvelles venues, puis il avait entraîné Lol vers le bar et les plantes vertes du fond de la salle. Elles avaient traversé la piste et s’étaient dirigées dans cette même direction. Lol, frappée d’immobilité, avait regardé s’avancer, comme lui, cette grâce abandonnée, ployante, d’oiseau mort. Elle était maigre. Elle devait l’avoir toujours été. Elle avait vêtu cette maigreur, se rappelait clairement Tatiana, d’une robe noire à double fourreau de tulle également noir, très décolletée. Elle se voulait ainsi faite et vêtue, et elle l’était à son souhait, irrévocablement. L’ossature admirable de son corps et de son visage se devinait. Telle qu’elle apparaissait, telle, désormais, elle mourrait, avec son corps désiré. Qui était-elle? On le sut plus tard: Anne-Marie Stretter. Etait- elle belle? Quel était son âge? Qu’avait-elle connu, elle que les autres avaient ignoré? Par quelle voie mystérieuse était-elle parvenue à ce qui se présentait comme un pessimisme gai, éclatant, une souriante indolence de la légèreté d’une nuance, d’une cendre? Une audace pénétrée d’elle-même, semblait-il, seule, la faisait tenir debout. Mais comme celle-ci était gracieuse, de même façon qu’elle. Leur marche de prairie à toutes les deux les menait de pair où qu’elles aillent. Où? Rien ne pouvait plus arriver à cette femme, pensa Tatiana, plus rien, rien. Que sa fin, pensait-elle. Avait-elle regardé Michael Richardson en passant? L’avait-elle balayé de ce non-regard qu’elle promenait sur le bal? C’était impossible de le savoir,

répondez moi en pv svpp c'est urgent merci

Sagot :

Déjà on peut constater que le texte A débute par une sorte de dialogue , comme un bout de pièce de théâtre , quand aux 2 autres on vois que le début est un paratexte qui informe le lecteur sur l'histoire en générale avant l'extrait

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