LE POETE
Non, - c'est à mes malheurs que je prétends sourire.
* Muse, je te l'ai dis; je veux, sans passion,
> Te conter mes ennuis, mes rêves, mon délire,
Et t'en dire le temps, l'heure et l'occasion.
›' C'était, il m'en souvient, par une nuit d'automne
Triste est froide, à peu près semblable à celle-ci ;
Le mur du vent, de son bruit monotone,
Dans mon cerveau lassé berçait mon noir souci.
Et, tout en écoutant dans cette obscurité,
to Je me sentais dans l'âme une telle détresse.
La rue où je logeais était sombre et déserte;
Quelques ombres passaient, un falot à la main ;
Quand la bise sifflait dans la porte entr'ouverte,
On entendait de loin comme un soupir humain.
Je ne sais, à vrai dire, à quel fâcheux présage
Mon esprit inquiet alors s'abandonna.
Je me rappelais un reste de courage,
Et me sentis frémir lorsque l'heure sonna.
(
Alfred de Musset, Les nuits, 1840.
QUESTIONS
1. Etudiez les rimes dans les quatre premiers vers (disposition, qualité, genre.)
(4 points)
2. Indiquez le sujet de « berçait » au vers 8. Nommez les procédés grammatical et poétique par
lequel le sujet est relié à son verbe. Expliquez le sens de la phrase.
3. Recopiez le tableau suivant, puis analysez le discours du poète en renseigriant chaque colonne :
Titre
Passages
Deux exemples de figures de
style employées dans le passage
(4 points)
(8 points)
Résumé du passage en
une phrase
V1-V4
V5-V10
V11-V14
V15-V18
4. Etudiez, en un paragraphe bien organisé, l'expression du romantisme dans ce poème (4 points)