Le loup vient et s'assied, les deux jambes dressées,
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris,
5 Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante,
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu, qui traversaient sa chair,
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
10 Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
15 Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang;
Nos fusils l' entouraient en sinistre croissant.
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Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
Alfred de Vigny, Les Destinées, 1864.
QUESTIONS
1. Proposez un titre à ce texte.
2. En vous référant au passage allant du vers 17 au vers 20, dites :
a- quelle est l' attitude du loup face à la mort;
b- quelle leçon révèle cette attitude face au destin.
3. En vous fondant sur les grandes étapes du récit, donnez la progression du poème
4. a- Donnez la mesure rythmique des vers 1 et 2.
b- Comment appelle-t-on un tel rythme ?
c- Quelle attitude du Loup est suggérée par le poète à travers ce rythme ?
5. Du vers 3 au vers 12, nous avons une seule phrase. Quel effet le poète veut-il
l' utilisation de cette longue phrase?
(02 points)
(04 points)
6. Trois temps verbaux sont utilisés du vers 5 à la fin du poème.
a-Quels sont ces temps verbaux ?
b- Donnez la valeur d'emploi de chaque temps.
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produire par
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7. Analyse logique: vers 3 et 4 « Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris, sa retraite coupée et
tous ses chemins pris. >>
(03 points)