Sagot :
Réponse : la voiture fondue de Robert Doisneau
C' était la fin de la guerre et pour les enfants que nous étions, c'était juste la liberté retrouvée et la possibilité de retrouver la rue, notre vrai terrain de jeux. Pas de circulation au milieu des ruines mais des épaves et surtout une vieille voiture Citroën qui avait été ou brûlée ou mise en pièces. Il restait la carrosserie sans portières, sans roues mais pour nous, c'était la voiture des voyages imaginaires. J'avais décidé d'être le chauffeur et de faire monter des voyageurs en donnant un ticket, tickets que je préparais d'avance et bien rangés dans une vieille sacoche en cuir que je portais en bandoulière. On arrivait à monter à 7 ou huit et il y avait beaucoup d'amateurs, grands et petits. Ils se serraient et je faisais le bruit du moteur, j'annonçais les arrêts, et on repartait sans bouger mais avec des rêves plein la tête. J'ose dire que c'était le bon temps, celui de l'enfance insouciante.