La radio
Le travail que faisaient jadis les musiques militaires, en versant à pleins trombones l'héroïsme dans les jardins publics, les chanteurs au coin des rues en distribuant à la ronde tous les bons sentiments d'une mauvaise littérature, n'était qu'un travail artisanal et insignifiant si on le compare à celui de cette monstrueuse usine de bruits, la radio. On allait ou non au jardin public, on s'arrêtait ou non au coin des rues. Chacun restait le maître de son silence. La tentation est bien forte désormais d'ouvrir le robinet et de laisser d'un coup envahir sa chambre vide, sa tête vide par cette grande vague sonore qui submerge tout et interdit la pensée ou l'ennui. Mais la question est alors de rester maître de ce bruit, comme on l'était autrefois du silence, de ne pas s'y perdre comme dans une mer, et qu'il favorise et embellisse la rêverie.
Je rêve quelquefois à ce que serait une radio idéale. J'y pense comme à un vaste et grand murmure dont nous saurions qu'il est là dans la boîte magique et que nous pouvons, aux heures de doute et d'ennui, le délivrer pour qu'il emplisse la chambre, nous rende la confiance et nous remette à l'ouvrage, à une sorte de chant du monde qu'à chaque instant nous serions les maîtres d'entendre, à une belle image sonore de l'homme, telle qu'on peut la composer à partir des musiques, des poèmes, des romans, des drames qu'il a conçus tout au long de son histoire, mais aussi bien à partir de sa voix, de sa voix d'aujourd'hui.
Jean Guéhenno
1.a)Resumez en 4 lignes le texte ?
b)Dans quel circonstance l’auteur apprécie t-il la radio ?Quels métiers lui attribue t-il ?

. 2.Expliquez le sens des expressions suivantes (sens qu'elles ont dans la dictée) :
.
qui submerge tout.
on peut la composer.
3Rédigez une phrase où l'expression sera employée dans un sens différent de celui qu'elle a dans la dictée ?
4.Récrivez les phrases suivantes en employant une construction grammaticale différente pour chacune d'elles.
- « le travail que faisaient jadis les musiques militaires ».
- « nous pouvons le délivrer »


Sagot :

Réponse :

1. a) Autrefois il y avait les musiques militaires, les chanteurs au  coin des rues qui produisaient des musiques insignifiantes.  Aujourd'hui, n ne reste plus maître du silence. Je rêve d'une radio idéale. Elle serait  pour les jours d'ennui qui redonnerait espoir et entrain.

b) L'auteur apprécie la radio dans les jours d'ennui et de doute.

Elle serait comme le magicien, l'ami qui donne confiance, l'ingénieur du son qui combinerait des genres différents.

2. "qui submerge tout". Comme la mer ou l'eau,le bruit recouvre tout.

"On peut la composer ": on peut, grâce à l'imagination, composer une image sonore faite de poésie, de récit et de musique.

3. L'inondation a submergé les routes et les champs.

On peut composer un morceau de musique.

On peut composer avec son créancier.

4. - « le travail que faisaient jadis les musiques militaires ».

- le travail exécuté jadis par les musiques militaires

- « nous pouvons le délivrer » : il peut être délivré