Sagot :
La peau constitue l’interface entre l’organisme et l’environnement extérieur. Sa raison d’être est d’assurer une mission de protection en formant une véritable barrière qui est vitale. En effet, qu’elles soient d’ordre physique (facteurs mécaniques, thermiques, rayonnements UV, etc.), chimique (tensioactifs, solvants, allergènes, etc.) ou biologique (agents infectieux), le tissu cutané est quotidiennement soumis à de multiples agressions. En plus de cette fonction d’obstacle à la pénétration d’éléments extérieurs, la peau permet de lutter contre la déshydratation en limitant la diffusion de l’eau hors de l’organisme.
Cette barrière cutanée est en grande partie assurée par la couche la plus superficielle de la peau, l’épiderme. On parle alors de « barrière épidermique ». La fonctionnalité de cette dernière est dépendante de la mise en place de différents systèmes très sophistiqués lui assurant de multiples rôles. Ainsi, l’épiderme joue à la fois un rôle de barrière hydrique, physique, anti-oxydante, photo-protectrice mais également anti-microbienne
Les cornéocytes sont entourés de lipides organisés en feuillet qui jouent un rôle fondamental de barrière hydrophobe dynamique (#van Smeden et al, 2014 ; #Feingold and Elias, 2013). Ils sont le siège de séquences d’absorption et de désorption des molécules d’eau au sein des espaces intercornéocytaires. Essentiellement synthétisés par les kératinocytes et issus de la sécrétion des corps lamellaires (voir L’épiderme et la différenciation des kératinocytes) , les lipides de la couche cornée présentent une composition bien spécifique. Les principaux lipides présents dans la couche cornée sont les céramides (45-50 % en masse), le cholestérol (25 % en masse) et les acides gras libres (10-15 % en masse). Ces différentes espèces sont présentes en quantités approximativement équimolaires. On retrouve également 5-10 % d’autres espèces lipidiques comme des phospholipides et du sulfate de cholestérol impliqué dans la régulation de la desquamation. La composition et l’organisation inhabituelles de ces lipides semblent spécifiquement adaptées pour limiter la pénétration des molécules non liposolubles à travers la couche cornée. Il est important de noter que la composition lipidique de la couche cornée varie selon l’âge, le sexe, le territoire anatomique et les saisons. Les espaces intercornéocytaires les plus superficiels contiennent également des triglycérides et des cires qui recouvrent la peau et sont sécrétés par les glandes sébacées.
voilà