Bonjour✨
Quel est le lien de parenté entre le narrateur et Folcoche ? Justifie ta réponse par une citation du texte que tu mettras entre guillemets.
''Ainsi tu t’es toi-même prêtée à notre jeu. Tu ne pouvais pas ne plus t’y prêter. Et puis,
ça ne te déplaît pas, ma tendre mère ! Au dîner, en silence, voilà le bon moment. Rien à
dire. Tu ne me prendras pas en défaut. J’ai les mains sur la table. Mon dos n’offense pas
la chaise. Je suis terriblement correct. Aucune faille légale dans mon attitude. Je peux
te regarder fixement, Folcoche, c’est mon droit. Je te fixe donc, je te fixe éperdument. Je
ne fais que cela de te fixer. Et je te parle en moi. Je te parle et tu ne m’entends pas. Je te
dis : « Folcoche ! Regarde-moi donc, Folcoche, je te cause ! » Alors ton regard se lève de
dessus tes nouilles à l’eau, ton regard se lève comme une vipère et se balance, indécis,
cherchant l’endroit faible qui n’existe pas. Non, tu ne mordras pas, Folcoche ! Les vipères,
ça me connaît. Je m’en fous, des vipères. Tu as dit toi-même, un jour, devant moi, que,
tout enfant, j’en avais étranglé une... « Une faute impardonnable de ma belle-mère, sifflais-tu, un manque inouï de surveillance ! Cet enfant a été l’objet d’une grande grâce ! »
Et, ce disant, le ton de ta voix reprochait cette grâce au Ciel.
Mais ton regard est entré dans le mien et ton jeu est entré dans mon jeu. Toujours en
silence, toujours infiniment correct comme il convient, je te provoque avec une grande
satisfaction. Je te cause, Folcoche, m’entends-tu ? Oui, tu m’entends.''
Hervé Bazin, Vipère au poing, éd. Lgf, 1990