Sagot :
En France, un tiers de la population souffre de surpoids ou d'obésité. Alors, s'interroge le Trésor, pourquoi ne pas
tout simplement... taxer la malbouffe ?
Et si les aliments les plus caloriques étaient davantage taxés ? Alors que les parlementaires s'apprêtent à voter les futurs textes budgétaires, la Direction générale du Trésor vient de publier un rapport qui propose de réaliser des économies en s'attaquant à la malbouffe. Mais plus question de cibler un produit en particulier comme cela a pu être le cas avec la "taxe Redbull" sur les boissons énergisantes par exemple. Non, cette fois, la taxe pourrait être plus étendue et être calculée à partir du niveau de calorie ou de la qualité nutritionnelle d'un aliment.
Les kilos en trop coûtent cher. Dans une étude publiée jeudi et repérée par Les Echos, le Trésor met en évidence le coût socio-économique non négligeable de l'obésité en France : 20,4 milliards d'euros par an. Le calcul est simple : les 24,6 millions de Français surpoids ou obèses sont davantage susceptibles que les autres de souffrir de diabète, d'hypertension ou de cancers. Ils ont donc plus de probabilité de coûter plus d'argent à l'Etat en soins, arrêts maladie ou en pension d'invalidité. "Les évaluations du coût socio-économique de l'obésité qui avaient été réalisées jusqu'à présent étaient partielles", souligne dans le quotidien économique Michel Houdebine, chef économiste de la Direction générale du Trésor.
Plusieurs pistes étudiées. Le Trésor propose donc d'aller plus loin que les taxes sur les boissons sucrées et sur les boissons énergisantes qui existent déjà. Cette fois, Bercy propose de taxer les produits selon leur niveau de calories ou leur qualité nutritionnelle. Mais pour être efficace, cette taxe sur la malbouffe devrait être conséquente car "entre 1% et 8% de hausse de prix, l'effet dissuasif est insignifiant" soulignent les Echos. Autre piste envisagée : une hausse de la TVA sur les produits "les plus nocifs pour la santé".
Christian Eckert y est défavorable. Le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a de son coté écarté vendredi l'idée de remplacer les taxes sur les aliments responsables de l'obésité par une taxe proportionnelle au niveau de calories et a exclu toute augmentation du produit fiscal lié à la "malbouffe". "Non, il n'est pas question de regrouper toutes les taxes en une seule taxe qui tiendrait compte des calories", a déclaré Christian Eckert à l'antenne de RTL, estimant qu'une telle piste, proposée par la direction générale du Trésor, serait bien trop complexe.