Je me revois toute petite, à l'époque de son premier départ, en septembre 1870. C'était le soir, bien tard. Sous les grandes allées de marronniers, à Charleville, la foule en tumulte se pressait pour avoir des nou- velles de la guerre, et l'on ne parlait, hélas ! que de défaites. [...] Depuis lors, je l'ai suivi partout à travers le monde, en pensée, en souffrance, en joie, sans y forcer ma y volonté, presque malgré moi. Aux mauvais jours, quand il endurait le froid, la faim, je souffrais avec lui. Mon esprit anxieux ne pouvait se reposer nulle part. Positivement, oui, je sentais une part de moi- même en détresse. Isabelle Rimbaud, Mon frère Arthur, 1892. Qui a écrit ce poème ?​