Sagot :
Réponse :
Je viens d'être embauché comme galibot, c'est à dire que, comme mon père, comme mon frère, je dois descendre à la mine pour gagner mon pain. Je suis d'abord passé par la "salle des pendus" où on accroche nos vêtements avant d'enfiler le bleu de travail. J'ai mis ma barrette en cuir sur ma tête et j'ai en main la lampe qui m'éclairera eu fond, la cage arrive, on s'entasse à une vingtaine debout, on ne risque pas de tomber tant on est serré. La descente commence briguebalante, saccadée, bruyante : on a l'impression de tomber dans un puits sans fiond. il faut atteindre la taille où je vais pousser les berllnes de charbon, je serai à plus de 600 mètres de la surface. il fait noir, il fait chaud, des lueurs clignotent, je suis les habitués, un grand gaillard me tient par l'épaule pour me guider. Je vais bosser ici huit heures, je vais découvrir mais j'avoue que j'ai peur et je ne sais où mettre mon briquet, c'est le petit casse croûte que la mère a préparé. Il ne s'agirait pas que les souris le mangent ! Je sais que dans huit heures, je serai épuisé et que je serai tout noir : une gueule noire comme on dit.