Sagot :
Réponse :
Titre: Là-haut
Là-haut,
Quand à mon souffle suspendue,
La faille attend ma défaillance,
Dans la monodie continue
De l’astre à la blanche faïence,
Perché sous le surplomb aigu
Où mon solo s’est amuï
Je m’accroche aux notes tenues,
Au pupitre nu de la nuit.
Montagne, couve ta portée.
Sereine est la quinte du loup.
Plus tôt,
La roche éprouvant mon doigté
Me révélait sa tablature,
Dans ses arpèges syncopés,
La clé de ses appoggiatures.
Jouant de mes cordes sensibles,
Je me hissais à l’unisson
Dans la cadence imprévisible
De ses croches cernées de pitons.
Montagne, élève ta portée,
Lointaine est la quinte du loup.
À présent,
La pierre au ravin de mon âme
Fracasse des sons inouïs
Plus ombrageuse que la gamme
Du jour à peine évanoui.
Des hauts bois montent des soupirs
Comme moi, épris d’ascension.
C’est la tessiture du plaisir
Qui s’accorde avec le frisson.
Montagne, soigne ta portée,
Vivace est la quinte du loup.
Toute proche,
Une faune polyphonique
Imprime sa diversité
Sur mon conducteur granitique,
Entre stridence et gravité.
Je recherche le bon tempo
Et ma pulsation intérieure,
Dans ce suprême peau-à-peau
Avec la paroi supérieure.
Montagne, aime ta portée,
Ardente est la quinte du loup.
Là-haut,
Quand à mon souffle suspendue,
La faille attend ma défaillance,
Le decrescendo éperdu,
Le contrepoint de la vaillance,
Je saisis mes ïambes à mon cou
Et tirant sur la ligature,
Je grimpe à l’octave du loup,
Au timbre plus vrai que nature.