Sagot :
Réponse :
1. Des verbes au présent, des verbes au futur simple
2. Le poète veut avoir une vue qui surplombe : "coucher auprès du ciel, comme les astrologues" "les deux mains au menton du haut de ma mansarde"
- Il verra l'atelier, les clochers, les fleuves, la lune, les saisons.
3. Il est d'abord sensible à l'environnement sonore : "hymne, chante, bavarde".
Il rêvera d'éternité.
4. A partir de ce qu'il voit, le poète, par son imagination féconde va voir des palais et s'évader en fermant portes et fenêtres.
Il sera plongé dans une sorte de volupté.
5. vers 9-10 : "voir naître /l'étoile"
vers 22-23 : "l'émeute tempêtant à ma vitre/ne fera pas"
Les enjambements prolongent les vers, montre la fluidité des associations d'idées.
Un rythme ternaire :
ne fera pas / lever mon front / de mon pupitre
6. Le vers 18 : "des jets d'eau pleurant dans des albâtres".
Les jets d'eau des fontaines coulent sur des statues d'albâtre.
Explications :
Paysage
Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde ;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.
II est doux, à travers les brumes, de voir naître
L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre
Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes ;
Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.
L'Emeute, tempêtant vainement à ma vitre,
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre ;
Car je serai plongé dans cette volupté
D'évoquer le Printemps avec ma volonté,
De tirer un soleil de mon coeur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal