Relevez quelques expressions du texte qui marquent l'époque à laquelle celui-ci a été écrit.
2-Quel défaut La Bruyère critique-t-il dans ce portrait ?
3-Montrez qu'il s'agit d'une caricature en relevant trois procédés satiriques employés par l'auteur, parmi les suivants : vocabulaire péjoratif, comparaisons, métaphores, hyperboles, oppositions.
4-Quelle est la valeur du présent de l'indicatif dans ce texte ? Quel est l'effet produit ?


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Sagot :

Réponse :

1-Relevez quelques expressions du texte qui marquent l'époque à laquelle celui-ci a été écrit.

"Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; "

"ses valets, ceux d'autrui, courent dans le même temps pour son service."

2-Quel défaut La Bruyère critique-t-il dans ce portrait ?

Gnathon est à la fois égoïste et sans gêne

3-Montrez qu'il s'agit d'une caricature en relevant trois procédés satiriques employés par l'auteur, parmi les suivants : vocabulaire péjoratif, comparaisons, métaphores, hyperboles, oppositions.

- opposition (antithèse) : ", il occupe lui seul celle de deux autres "

- hyperbole : " il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois"

"'il rachèterait volontiers de l'extinction du genre humain."

- métaphore : "; il se rend maître du plat,"

4-Quelle est la valeur du présent de l'indicatif dans ce texte ? Quel est l'effet produit ?

le présent de narration rend le portrait actuel.

Explications :

   Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre de chaque service : il ne s'attache à aucun des mets, qu'il n'ait achevé d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se sert à table que de ses mains ; il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire, et en use de manière qu'il faut que les conviés, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d'ôter l'appétit aux plus affamés ; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s'il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la trace. Il mange haut et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un râtelier ; il écure ses dents, et il continue à manger. Il se fait, quelque part où il se trouve, une manière d'établissement, et ne souffre pas d'être plus pressé au sermon ou au théâtre que dans sa chambre. Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute autre, si on veut l'en croire, il pâlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec plusieurs, il les prévient dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout à son usage ; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le même temps pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes, équipages. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n'appréhende que la sienne, qu'il rachèterait volontiers de l'extinction du genre humain.