Résumé en une ou deux phrases le texte
ˋ`- Un barrage militaire, a dit tante Eusébie, affolée.
Arrivés au niveau des soldats, l'un d'eux a fait signe à tante Eusébie de couper le moteur et lui a demandé sa carte
d'identité. Un autre, Kalachnikov en bandoulière, faisait son inspection en tournant d'un air menaçant autour du véhicule,
Lorsqu'il est passé devant le coffre, il a collé son visage contre la vitre. Christian a tourné la tête pour éviter de croiser
son regard, moi aussi. Le soldat s'est ensuite approche de Maman. Après l'avoir dévisagée, il lui a sèchement demandé
ses papiers. Maman a tendu son passeport français. Le soldat a jeté un rapide coup d'oeil dessus, puis, en ricanant, il lui
a dit, en français :
- Bonjour, madame la Française.
Il feuilletait le passeport avec une expression amusée. Maman n'osait pas parler. Il a continue :
--- Mmm... Je ne pense pas que tu sois une vraie Française. Je n'ai jamais vu une Française avec un nez comme le
tien. Et cette nuque...
Il a alors passé sa main dans le cou de Maman. Elle n'a pas bougé. Elle était raide de peur. Tante Eusébie
parlementait de son côté avec l'autre soldat. Ella faisait tout pour dissimuler son angoisse.
-- Nous allons à Gitarama rendre visite à un de nos proches qui est malade.
Je regardais la barrière derrière eux, leurs armes qui se balançaient sur leurs épaules, j'entendais le bruit de la
sangle qui grince et de la rivière ocre rouge, coincée entre les berges de papyrus, qui cou- lait sous le pont avec ses
tourbillons éphémères à la surface de l'eau. C'était étrange de comprendre les allusions du militaire, la peur dans les
gestes de tante Eusébie, la peur de Maman. Un mois plus tôt, je n'aurais rien saisi. Des soldats hutus d'un côté, une
famille tutsie de l'autre. J'étais aux premières loges de ce spectacle de la haine.
- Allez, dégagez, bande de cafards ! a dit le soldat subitement, en jetant la carte d'identité au visage de tante
Eusébie.
Le second soldat a rendu son passeport à Maman et a brutalement poussé son nez du bout de son index.
- Au revoir, femelle serpent ! Et comme tu es française, salue bien bas notre ami tonton Mitterrand ! a-t-il dit, en
ricanant à nouveau
Quand tante Eusébie a démarré, un des soldats a donné des coups de pied dans la carrosserie. Avec sa crosse, le
second a éclaté une des vitres arrière, projetant des débris de verre sur Christian et sur moi. Ana a poussé un cri aigu.
Tante Eusébie est partie en trombe.´´
Merci beaucoup