Sagot :
Réponse:
Accusé de maltraitance envers ses résidents, le géant des Ehpad privé Orpea est au coeur d'une affaire qui éclabousse d'ores et déjà l'ensemble du secteur.
1. Comment a débuté l'affaire ?
L'affaire Orpea a débuté le 24 janvier avec la publication, par le journal « Le Monde », d'extraits d'un livre-enquête écrit par le journaliste indépendant Victor Castanet : « Les Fossoyeurs, révélation sur le système qui maltraite nos aînés ». Edité chez Fayard, l'ouvrage « vise à mettre en lumière les pratiques douteuses d'une entreprise devenue, trente ans après sa création, le numéro un mondial du secteur des Ehpad ».
2. Quelles ont été les conséquences jusqu'ici pour Orpea ?
Le titre Orpea à la Bourse de Paris, qui s'échangeait encore au-delà des 80 euros le 21 janvier, a perdu plus de 60 % de sa valeur en deux semaines et évoluait, le 7 février, sous les 32 euros. Son directeur général, Yves Le Masne, a été relevé de ses fonctions et remplacé, au poste de PDG, par le président non exécutif du conseil d'administration, Philippe Charrier.
Celui-ci a été auditionné, le 2 février, aux côtés du directeur général France du groupe, Jean-Christophe Romersi, par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. , Brigitte Bourguignon, avait annoncé l'ouverture d'une double enquête, administrative et financière. Elle a également « demandé aux ARS de lancer des inspections inopinées sur les établissements du groupe Orpea ».
3. Quelles conséquences pour les autres gestionnaires d'Ehpad privés ?
Sur le plan réglementaire, le gouvernement a d'ores et déjà déclaré qu'il comptait revoir les procédures d'accréditation des Ehpad privés, pour les rendre plus strictes. Le Premier ministre, Jean Castex, a également annoncé « des plans de contrôle plus nombreux, plus performants ».
4. Que dit cette affaire du modèle des Ehpad privés ?
L'affaire Orpea met en lumière et en question le modèle économique des Ehpad privés. Un modèle à but lucratif, avec de grands groupes introduits en Bourse devant rémunérer leurs actionnaires. Il a permis de moderniser les établissements, en donnant plus de moyens au secteur, mais il a aussi rendu celui-ci plus vulnérable au risque de dérives lié à l'optimisation financière.
Les questionnements portent aussi sur les notations extra-financières, ces évaluations d'analystes sur des critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance, devant orienter les gestionnaires d'actifs dans leurs décisions d'investissement. A l'automne dernier, Orpea recevait encore une excellente notation.