Sagot :
Bonjour,
J'avais fait un exposé en géopolitique sur le sujet l'année dernière. Tu devrais trouver la réponse.
Un sujet fait actuellement polémique dans les médias : celui de la coupe du monde 2022. Celle-ci se déroulera au Qatar du 21 novembre au 18 décembre, qui est par ailleurs le jour de la fête nationale du Qatar. La Fifa a choisi ce pays du Moyen Orient lors des sélections finales, afin de varier la position géographique des pays organisateurs, bien que plusieurs enquêtes aient été ouvertes pour des faits de corruption. Pour l’occasion, le Qatar a décidé de construire six stades et d’en rénover deux autres. Mais cet évènement, se déroulant dans ce pays peu soucieux des droits de l’homme et des problématiques environnementales, a engendré de nombreuses controverses.
Dès sa publication sur YouTube samedi 16 novembre 2020, la vidéo promotionnelle du stade d'Al-Wakrah est devenue virale de par la forme du stade. Celle-ci s’inspire de la forme des traditionnels voiliers arabes appelés "boutres", qui autrefois transportaient les pêcheurs de poissons et de perles en mer Rouge. Or, ce stade est aujourd’hui surnommé « Le stade vagin », de par la méconnaissance des « boutres » dans la culture internationale et sa ressemblance frappante avec celle de l’appareil reproducteur féminin.
Nous pouvons également évoquer le droit des femmes, peu respecté dans ce pays. Ainsi une rumeur est née : celle que les femmes seront interdites dans le stade lors du mondial 2022 ou qu’elles devront impérativement porter un voile. Cette rumeur a été démentie dans un reportage pour l’émission « Echappées Belles », diffusé sur France 5. Un autre événement concernant les femmes a fait polémique lors de la remise des médailles de la Coupe du monde des clubs à Doha où les femmes arbitres ont été priées de ne pas aller saluer le prince qatari. Nous ne pouvons qu’espérer que ce genre d’incident ne recommence pas lors de la coupe du monde de 2022.
Cette coupe du monde risque également d'engendrer un désastre environnemental. Le Qatar est un des pays détenant des records de températures. C’est pour cette raison que la compétition se déroulera en hiver sous une température minimale de 25°C. Afin d’éviter que les joueurs et les spectateurs suffoquent, un système de climatisation géant a été installé dans chacun des stades. Gilles Paché, professeur en sciences de gestion dit à juste titre ”Un rafraîchissement de l’air génère, par nature, des dépenses énergétiques significatives, et les climatiseurs sont responsables d’une hausse des températures dans les grands centres urbains puisqu’ils rejettent à l’extérieur la chaleur qu’ils ont pompée à l’intérieur”. Le ministère de l'environnement du Qatar avait pourtant promis en novembre 2018 un bilan carbone neutre de la compétition. Pour cela, le système de climatisation devrait fonctionner grâce à l'énergie solaire. Mais cela semble utopique, en effet la demande énergétique de ces douze stades et des 500 000 spectateurs, qu'ils devraient accueillir, équivaut à 1000 km² de panneaux, ce qui représente un 10ème de la superficie du Qatar. L’idée d’une coupe du monde en faveur du développement durable n’est donc qu’une stratégie de communication.
Les footballeurs ne peuvent pas jouer au football au Qatar en juin et juillet parce qu'il fait trop chaud cependant, la main-d'œuvre immigrée doit travailler sous la chaleur en plein été. Pour accueillir le 1,5 million de supporters attendus, les droits de l’Homme sont laissés de côté au profit d’une construction rapide, réalisée par des travailleurs exploités.
Les conditions de travail sont déplorables. Le pays fait de ses travailleurs, des esclaves modernes en usant de pratiques immorales :90% de la main-d'œuvre sont des migrants venus d’Asie du sud. Ces migrants, doivent tout d’abord s’endetter en payant des frais de recrutement inabordables, ils s’installent ensuite en périphéries dans des logements insalubres et vivent dans l’insécurité. Issus de pays très pauvres, les migrants sont attirés par des recruteurs qui leurs promettent des salaires réguliers, qui permettraient à l’individu et sa famille d’avoir une situation stable afin de sortir de la pauvreté. Les recruteurs n’hésitent pas à cacher la vérité aux migrants sur leurs salaires qui leur sont versés avec des mois de retard.
Le Guardian a également révélé fin février que la construction de stades et d’infrastructures pour la coupe du monde 2022 au Qatar a causé la mort de plus de 6500 travailleurs migrants depuis 2010.