Quand le diner se prolongeait trop et que le beau temps nous invitait, nous nous esquivions et nous partions dans un bateau que nous conduisions au milieu du lac. La, nous étendant de tout notre long dans le bateau, les yeux tournés vers le ciel, nous dérivions lentement au gré de l'eau, quelquefois pendant plusieurs heures. Nous étions plongés dans mille rêveries confuses mais délicieuses. Nous parcourions des yeux le superbe et ravissant coup d'oeil du lac et de ses rivages. Ils étaient couronnés d'un côté par les montagnes prochaines et de l'autre agrandis en riches plaines fertiles, JJ Rousseau, Les rêveries d'un promeneur solitaire (1776.1778)