Sagot :
Explications:
C'est sûr, surtout aujourd'hui, « Boule de suif » ne fait pas dans la finesse pour dresser un parallèle évident entre les prusses de la nouvelle de Maupassant et les nazis, le film étant d'ailleurs sorti peu de temps après la Libération. C'est là son principal défaut et sa plus grande limite, tant les personnages s'avèrent être régulièrement des stéréotypes, voire des caricatures de lâche se permettant qui plus est de donner des leçons de morale de la façon la plus indécente qui soit. Reste qu'une fois cette donnée acceptée, reconnaissons que Christian-Jaque sait bien mener sa barque, entre situations tendues et souvent intéressantes, sans oublier des dialogues régulièrement piquants d'un Henri Jeanson en grande forme. Cela a beau ne pas être subtil, ça n'en reste pas moins efficace et même assez cinglant vis-à-vis de l'hypocrisie intellectuelle qui pouvait régulièrement régner à l'époque. Le casting n'y est pas non plus étranger, entre le numéro ahurissant de Louis Salou au cabotinage génial de Jean Brochard, sans oublier l'excellent Alfred Adam et bien sûr Micheline Presle, Boule de Suif fière et ardente. Oui, l'œuvre aurait gagnée à être (beaucoup) moins manichéenne, mais le savoir-faire est évident et l'efficacité indéniable : du bon cinéma français.
00