Sagot :
Réponse :
Dans Voyage au bout de la nuit, le héros Ferdinand surprend souvent le lecteur et c'est pour le romancier Céline l'occasion de questionner le lecteur, de le déranger dans ses certitudes : se battre pour son pays est-il légitime ou peut-on s'y soustraire ? Nous verrons d 'abord l'intérêt du dialogue pour confronter deux thèses et nous analyserons ensuite les raisons avancées par Ferdinand pour déserter.
I. Un dialogue efficace
Deux personnages qui pourtant se connaissent, ont une liaison. Chacun va défendre une position et les deux thèses sont diamétralement opposées.
- La thèse de Lola : celui qui refuse de se battre pour la, par=trie est un fou ou un lâche. cette attitude est répugnante et il avance une comparaison avec le rat, l'animal à détruite puisqu'il, incarne le fléau.
- la thèse de Ferdinand : je suis un lâche et j'assume. Je choisis la vie.
II. Une diatribe contre la guerre
La position de Ferdinand est sans ambiguïté. Il avance ses arguments :
- ceux qui acceptent la guerre, quel que soit leur nombre ont tort
- il préfère la vie
- ceux qui meurent à la guerre sont les oubliés de l'histoire. Leur sacrifice n'a servi à rien.
- il va interroger Lola par des fausses interrogations, il va faire ses assertions, des exclamations qui prouvent son excitation à exprimer son point de vue. Il va proposer aussi des comparaisons triviales : "plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papiers devant nous, que votre crotte du matin ..."
- la guerre finie, elle n'intéresse que les historiens
Ce dialogue est inséré dans le récit et le personnage narrateur continue quitte à se dévaloriser. Dans le regard de Lola qui le quitte, il est "fanfaron, était honteux, pitoyable".
Les deux points de vue sont définitivement irréconciliables.