Sagot :
Ils nous apportèrent des ballots de coton, des javelots et bien d'autres choses, qu'ils échangèrent contre des perles de verre et des grelots. Ils échangèrent de bon cœur tout ce qu'ils possédaient. Ils étaient bien bâtis, avec des corps harmonieux et des visages gracieux […] Ils ne portent pas d'armes — et ne les connaissent d'ailleurs pas, car lorsque je leur ai montré une épée, ils la prirent par la lame et se coupèrent, par ignorance. Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l'on veut[2]. »
Au début du xvie siècle, les Espagnols conquièrent des territoires, le plus souvent avec l'aide des peuples indigènes hostiles ou en révolte contre le peuple dominant (Cortés au Mexique, Pizarro au Pérou) qui les a réduits en esclavage et prélève sur eux les victimes des sacrifices humains. Cependant, les conquistadors s'approprient des terres des indigènes. Les populations autochtones sont contraintes aux travaux forcés et organisées dans le système de l’encomienda dont les bénéficiaires, les encomenderos (que l'on peut traduire par « curateurs », en français), peuvent percevoir un tribut en métaux précieux, en nature ou en corvées. En échange, ils doivent protection et instruction religieuse à ces populations (l'évangélisation des indigènes, souhaitée par le pouvoir royal), malgré tout considérées comme libres (en pratique, affectées à l’encomienda). Ils sont tenus de ne pas les maltraiter ni les réduire en esclavage. S'ils les font travailler, ils leur doivent un salaire, ainsi que le prescrit une cédule royale de 1503. Cependant, les encomenderos contournent les lois. Le système d’encomienda s'étend à l'ensemble du continent sud-américain au fur et à mesure que les conquistadores progressent.
Au début du xvie siècle, les Espagnols conquièrent des territoires, le plus souvent avec l'aide des peuples indigènes hostiles ou en révolte contre le peuple dominant (Cortés au Mexique, Pizarro au Pérou) qui les a réduits en esclavage et prélève sur eux les victimes des sacrifices humains. Cependant, les conquistadors s'approprient des terres des indigènes. Les populations autochtones sont contraintes aux travaux forcés et organisées dans le système de l’encomienda dont les bénéficiaires, les encomenderos (que l'on peut traduire par « curateurs », en français), peuvent percevoir un tribut en métaux précieux, en nature ou en corvées. En échange, ils doivent protection et instruction religieuse à ces populations (l'évangélisation des indigènes, souhaitée par le pouvoir royal), malgré tout considérées comme libres (en pratique, affectées à l’encomienda). Ils sont tenus de ne pas les maltraiter ni les réduire en esclavage. S'ils les font travailler, ils leur doivent un salaire, ainsi que le prescrit une cédule royale de 1503. Cependant, les encomenderos contournent les lois. Le système d’encomienda s'étend à l'ensemble du continent sud-américain au fur et à mesure que les conquistadores progressent.