Sagot :
Réponse:
La question des sondages est une affaire de démocratie. Qu’ils comblent un déficit de participation politique ou traduisent les failles de la démocratie représentative, les sondages interrogent nos pratiques citoyennes. Commentés avec précaution- "ce n’est qu’un aperçu instantané de l’opinion", "je ne crois pas aux résultats d’un seul sondage, il faut s’intéresser aux tendances longues"- ils sont de plus en plus souvent au cœur du débat public. Publiquement, les politiques les embrassent quand ils leur sont favorables et les rejettent quand ils leur sont défavorables. En privé, c’est un de leurs outils de travail les plus précieux. Qui peut prêter à des dérives certaines. Rappelons que l’affaire des sondages de l’Elysée, la première du quinquennat de Nicolas Sarkozy, est loin d’être finie . N’oublions pas non plus que les instituts de sondages forment un marché lucratif qui a un impact économique important sur les médias et la politique.
Il serait audacieux d’écrire ce que pense de cette industrie une opinion que les sondages eux-mêmes ont un certain mal à définir ou à "fabriquer". Peut-être peut-on au moins penser qu’à un moment de notre histoire où le sentiment de dépolitisation et l’aspiration au renouvellement des pratiques politiques semblent à leur acmé, la place prépondérante des sondages dans la vie politique est un symptôme de plus de son inertie profonde. Les défenseurs et les critiques de ce phénomène le lient explicitement aux attitudes des citoyens. Les sondages seraient nécessaires précisément pour combler le désintérêt des électeurs pour la politique, ou à l’inverse, ils refléteraient la confiscation du pouvoir politique et économique par une partie des élites. Le dossier que nonfiction.fr vous propose vise à éclairer les enjeux d’un tel débat. Parce qu’aucun électeur ne pourra échapper aux résultats d’un sondage dans les deux mois qui précéderont l’élection présidentielle française. Et parce que tous les électeurs ont intérêt à se demander pourquoi.