Réponse :
Une poésie moderne qui prose par touche, des sensations visuelles, auditives, gustatives, tactiles. celles d'un promeneur sur le chemin, sur le chemin de la vie. le décor semble abîmé : "fleurs qui dégringolent", "branches cassées" et puis cette impression de solitude de celui qui cherche une adresse avec des noms dans la tête. Et cette obsession du temps qui passe, du temps perdu.
Explications :
« Chemin tournant" in Sources du vent (1929)
Il y a un terrible gris de poussière dans le temps
Un vent du sud avec de fortes ailes
Les échos sourds de l’eau dans le soir chavirant
Et dans la nuit mouillée qui jaillit du tournant
Des voies rugueuses qui se plaignent
Un goût de cendre sur la langue
Un bruit d’orgue dans les sentiers
Le navire du cœur qui tangue (métaphore)
Tous les désastres du métier
Quand les feux du désert s’éteignent un à un
Quand les yeux sont mouillés comme des brins d’herbe (comparaison)
Quand la rosée descend les pieds nus sur les feuilles (personnification)
Le matin à peine levé
Il y a quelqu’un qui cherche
Une adresse perdue dans le chemin caché
Les astres dérouillés et les fleurs dégringolent
A travers les branches cassées
Et le ruisseau obscur essuie ses lèvres molles à peine décollées
Quand le pas du marcheur sur le cadran qui compte
Règle le mouvement et pousse l’horizon
Tous les cris sont passés tous les temps se rencontrent
Et moi je marche au ciel les yeux dans les rayons
Il y a du bruit pour rien et des noms dans ma tête
Des visages vivants
Tout ce qui s’est passé au monde
Et cette fête
Où j’ai perdu mon temps
