Sagot :
Réponse:
Le comique de caractère se fonde sur un personnage caricatural dont un travers moral est exacerbé : l’avarice, l’hypocrisie, la jalousie…
La comédie classique est censée plaire mais aussi instruire le spectateur : elle « corrige les mœurs par le rire ». La folie maladive d’Argan est un travers moral à éviter, de même que l’avarice d’Harpagon (L’Avare) ou la misanthropie d’Alceste (Le Misanthrope, 1666).
Ces personnages sortent des normes qui codifient la société du xviie siècle, fondées sur la raison et la mesure. Le discours d’Arnolphe à propos du mariage dans L’École des femmes (1662) met ainsi en lumière le paternalisme à la fois risible et inquiétant du personnage face à Agnès.
Certains personnages de servantes demeurent cependant les garants du bon sens domestique : citons Toinette tentant de faire entendre raison à Argan, mais aussi Dorine s’opposant à l’hypocrisie de Tartuffe (Le Tartuffe, 1669).
La comédie – notamment dans le théâtre contemporain – peut avoir également une portée sociale.
Le Malade imaginaire propose une satire acerbe de la médecine : tous les médecins y sont présentés comme des charlatans, à commencer par ce « grand benêt » de Thomas Diafoirus. Le travestissement de Toinette, ainsi que la « cérémonie burlesque d’un homme qu’on fait médecin en récit, chant et danse » qui clôt la pièce, achèvent de dénoncer l’imposture médicale.
J. Romains file la thématique de la médecine dans Knock (1923) : le protagoniste, un escroc rusé, parvient à persuader peu à peu tous ses patients bien portants qu’ils sont malades, pour mieux les imprégner de la « Lumière Médicale ». Au-delà de la mystification, c’est la manipulation des esprits dans tous les domaines, notamment à travers l’utilisation de la publicité, qui est vivement critiquée à travers la pièce.
Plus généralement, la comédie interroge souvent l’authenticité des rapports entre les individus. A. Jaoui et J.-P. Bacri utilisent la cuisine d’un appartement parisien pour critiquer la servilité petite-bourgeoise dans Cuisine et dépendances (1991), et un café de province pour mettre en scène la brutalité des liens familiaux dans Un air de famille (1994).