Sagot :
Bonjour, voici :
Enfin était arrivée la nuit fatidique, où l'aide et le réconfort promis par la vieille Lise lui seraient données, et moi, depuis longtemps faite à l'idée de cette randonnée nocturne, me sentais tout à fait d'aplomb. Je filais comme une flèche par les rues désertes, méprisant les mugissements de la tempête qui faisait rage et fouaillait le visage de paquets de pluie. Les grondements sourds du bourdon de Sainte-Croix sonnaient les coups de onze heures lorsque, trempée jusqu'aux os, je fus devant la maison de mère Rauer.
" Eh ! eh ! déjà là, mon petit ! Attends, je viens ! " entendais-je crier en haut. Incontinent la vieille fut là, un panier au bras, avec son matou. " En route maintenant ! Il s'agit de faire ce qu'il faut, et d'arriver à nos fin dans cette nuit propice ", déclara-t-elle. Elle saisissait ma main glacée, alors que je tremblais de peur, et me donna à porter le lourd panier, tandis qu'elle-même arborait un chaudron, un trépied et une bêche.