Sagot :
"BONSOIR" et j'aimerais avoir plus d'info stp (je comprend conclusion mais t'explique pas quoi?)
réponse:
conclusion sur Jacques Rezeau
Le père du narrateur a, à nouveau, le même prénom que le père d’Hervé Bazin. Il a quarante-cinq ans au début du roman. Docteur en Droit, il a un temps été professeur à l’Université catholique. En 1913 il épouse, sous le régime de la séparation de biens, la riche Paule Pluvignec, petite-fille de banquier et fille de sénateur. Il est très imbu des racines anciennes de la famille Rezeau, bien qu’elles ne soient pas nobles ; cependant, il aime à rappeler : « Nous descendons des barons de Saint-Elme et des vicomtes de Cherbaye ». Il n’en demeure pas moins que cet homme, qui se veut chef de famille, est ruiné. Notons que le patronyme Rezeau vient du nom de la demeure que possédait la famille d’Hervé Bazin à Andard (Maine-et-Loire), le château de Rezeau.
Bien évidemment, il ne travaille pas, car ce serait déchoir. Il a cependant une activité : il est entomologiste, spécialiste des mouches. Il jouit d’ailleurs dans son milieu très étroit d’une jolie réputation. Pourtant, le narrateur, son fils, dresse de l’intelligence de son père un bilan sans indulgence : « Plus d’esprit que d’intelligence. Plus de finesse que de profondeur. Beaucoup de connaissances, peu d’idées. Le sectarisme des jugements pauvres qui lui tenait quelquefois lieu de volonté. Bref, le type des hommes qui ne sont jamais eux-mêmes mais ce qu’on leur suggère d’être ».
Il est « homme de son décor », puisque ses fils le voient soumis à sa femme, fraternel avec ses compagnons d’armes et joli cœur avec la fille d’un confrère. Cette faiblesse de personnalité explique pourquoi Jacques Rezeau s’efface devant sa redoutable épouse, qui le dépasse d’ailleurs de deux centimètres.
En effet, il est très lâche devant la violence de sa femme envers ses enfants. Il détourne le regard, émet parfois de molles objections, et suit en tout les avis émis par Paule Rezeau née Pluvignec. Il a beau jouer le rôle du chef de famille qui congédie les précepteurs, il ne décide rien. Jacques Rezeau ne s’oppose qu’une seule fois à sa femme, au retour d’une partie de chasse au cours de laquelle, pour une fois, ses fils et lui ont partagé un moment de complicité. Les conséquences de ce coup d’éclat, qui n’est qu’un feu de paille, sont terribles pour le narrateur qui est battu comme plâtre par sa mère. « Au souper, papa ne put pas ne pas remarquer les traces du combat. Il fronça les sourcils, devint rose… Mais sa lâcheté eut le dessus. »
Pendant le temps d’une brève escapade, Jacques Rezeau montre à ses fils un autre visage, celui d’un homme qui aurait pu être un bon père, s’il avait su s’opposer à l’inacceptable. Le jugement que porte Jean sur l’auteur de ses jours est terrible : il le voit comme « la plus grande loque de père que la Terre ait portée ».
conclusion Vipère au poing
Au fil du temps, Vipère au poing est devenu un classique. Sa narration naturaliste et l’implication directe du narrateur donnent à ce roman une force que les années n’ont pas émoussée. En effet, la maltraitance à enfants n’a pas d’âge, et les traumatismes qui en découlaient hier sont les mêmes aujourd’hui. C’est pourquoi le lecteur est toujours touché par le calvaire et la rébellion de cet enfant du début du XXe siècle, il y a cent ans de cela, si proches de drames actuels, silencieux, sans plumes pour les révéler, les transcender, les exorciser.
J'espère t'avoir aidé
BONNE SOIRÉE