Sagot :
1. La gestion des populations conquises
• L'armée romaine, la plus moderne de son temps, compte une trentaine de légions, soit environ 400 000 hommes avec les troupes auxiliaires. Elle assure la défense de l'Empire, mais aussi, éventuellement, sa sécurité intérieure. D'instrument de conquête, elle passe aux ier et iie siècles à un instrument de défense.
• Mais surtout, le pouvoir impérial s'emploie à romaniser l'empire pour assurer sa pérennité. Le contrôle des provinces est ainsi assuré par les élites locales, et non par des administrateurs venus de Rome. On s'efforce de rapprocher les élites provinciales de Rome plutôt que l'inverse. Les institutions, en revanche, sont purement romaines : sénats et magistrats provinciaux. Les légionnaires démobilisés reçoivent des lots de terre dans les provinces pour s'y installer. Enfin, plusieurs empereurs sont issus des provinces, Espagne pour Trajan, Gaule pour Antonin le Pieux et même la Libye pour Septime Sévère. L'empereur Caracalla avait un père berbère (Septime Sévère) et une mère syrienne et naquit à Lyon !
2. L'élargissement de la citoyenneté romaine
• Progressivement, la citoyenneté romaine s'étend. Au ier siècle, seuls les habitants de l'Italie sont des citoyens romains, ce qui leur accorde des droits (fiscaux et juridiques) particuliers. Les habitants libres des provinces sont appelés « pérégrins » : leur statut est moins favorable. Restent les esclaves, mais qui peuvent être affranchis.
• Les pérégrins les plus méritants – magistrats ou soldats auxiliaires dans les légions – peuvent devenir citoyens romains pour services rendus, ce qui contribue à stabiliser l'empire. Au iie siècle, les empereurs romains accordent plus généreusement la citoyenneté, Même les esclaves affranchis peuvent accéder à la citoyenneté. Ce sont parfois des villes entières qui accèdent à ce statut envié : Volubilis ou Leptis Magna, par exemple. Au ier siècle, Vespasien accorde la citoyenneté à toutes les villes d'Espagne. En 212, l'empereur Caracalla donne la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'Empire.
3. Des villes romaines
• Partout dans l'empire sont fondées de nouvelles villes, les colonies. Les villes existantes sont agrandies et parfois reconstruites sur le modèle romain. Le plan géométrique, basé sur deux axes perpendiculaires, le cardo et le decumanus, se généralise : on en retrouve des traces encore aujourd'hui, par exemple à Rouen. Des monuments y sont érigés : amphithéâtres, arènes, arcs de triomphe, temples, thermes, etc. qui diffusent le mode de vie romain, érigé en modèle.
• Le mode de vie urbain, la culture romaine se répandent. La religion romaine aussi, et, avec elle, le culte impérial. L'usage du latin progresse, surtout auprès des élites provinciales, qui mettent un point d'honneur à parler la langue de leurs généreux vainqueurs, à s'habiller comme eux, à « vivre romain ». La culture romaine ne s'impose cependant pas : elle se mêle aux cultures locales. En Orient, par exemple, l'usage du grec reste essentiel. Ce sont surtout les villes qui sont romanisées, les populations rurales nettement moins.